Le ministre des Travaux publics a tiré la sonnette d'alarme le 27 septembre 2024 à Yaoundé contre les facteurs qui accélèrent la dégradation du réseau routier. Entre autres, des essieux de plus de 13 tonnes en circulation qui fragilisent et accélèrent l’usure. Pour le ministre des Travaux publics (Mintp), l’impact du trafic des camions et de leur surcharge sur l’état des routes camerounaises est indéniable. «Cette usure accélérée des routes nécessite des réparations fréquentes et coûteuses, ce qui met une pression supplémentaire sur le budget du ministère des Travaux publics déjà limité... » , a-t-il déploré. En effet, si le réseau routier national est encore en bon état, la tendance est à la dégradation. Le point de presse qui clôturait les trois jours d'évaluation des chantiers en cours pour le 3e trimestre 2024, a également permis au ministre des Travaux publics de pointer l'insuffisance des ressources, ce qui ne permet pas toujours d'agir efficacement pour la construction et l'entretien des infrastructures routières. Pour l'année 2024, le Mintp a présenté un projet de performance et de budget qui prévoit la réalisation de 790 km de linéaire routier. L'enveloppe allouée peut paraître colossale. Elle ne représente toutefois que 0,6 % de la valeur totale de ce patrimoine. « A ce rythme, il faudra plus de 160 ans pour construire ou renouveler l’ensemble du réseau routier» , prévient-on au Mintp. La situation n’est cependant pas encore catastrophique, puisque 75 % des chaussées sont dans un état bon ou moyen et 25 % des chaussées en mauvais état. «La durée de vie accomplie de certains axes, ainsi que l’incivisme persistant des usagers qui obstruent les canalisations, accélèrent aussi cette dégradation » , c'est désolé l'ingénieur de l'État Mesures d'adaptation Au total, 62 projets de construction, de réhabilitation et d’entretien des routes ont été examinés. Dans le détail, plus de 8685, 443 km de route sont en travaux, dont 1290,314 km en construction et plus de 363, 36 en réhabilitation, et 7021 km en entretien.
Sur ce registre, le gouvernement a annoncé la reprise ou le lancement de plusieurs projets routiers majeurs, tels que la construction de la phase 2 de l'autoroute Yaoundé-Douala, la route Ngaoundéré-Paro et la réhabilitation de la route Mora-Dabanga-Kousseri. Ces travaux vont débuté dès la fin de la saison des pluies. «En ce moment, nous avons 16 ponts qui se sont effondrés dans l'arrondissement de Massok-Songloulou et fait ainsi que cette unité administrative soit entièrement coupée du reste du pays. Les eaux ont envahi la nationale n°5 entre Douala et Nkongsamba dans la nuit du 26 au 27 septembre rendant ainsi la circulation difficile sur ce tronçon » , a reconnu le ministre avant de poursuivre, «ces exemples sont nombreux et indiquent que les effets des changements climatiques sont assez importants sur le comportement des infrastructures routières.
Face aux dérèglements climatiques, nous avons recruté un cabinet et celui-ci a proposé une réponse assise sur une double considération à savoir, les mesures d'atténuation et les mesures d'adaptation» . Pour l'heure, la réhabilitation des études techniques environnementales et sociales concernent la route Tignere-Kontcha, dans la région de l’Adamaoua et celle de WumBamenda. Concernant la structuration du projet Ring-road, la Bad a donné son acceptation sociale, ainsi que son inclusion. «En dépit de nombreuses défaillance relevées dans l'exécution des travaux, il convient de relever que les efforts du gouvernement nous permettent d'atteindre progressivement les objectifs fixés par notre Snd30 » , a rassuré Nganou Djoumessi.