A Bangou et ailleurs au Cameroun, toute occasion est bonne pour se souvenir de la valeureuse Rosette Mboutchouang, génitrice de la première dame du Cameroun, Chantal Biya. Ainsi, lors de la réception d’un ouvrage d’adduction d’eau potable d’une valeur de 70 millions Frs dans le groupement Bandenkop, projet initié et porté par la belle-mère du président de la République de son vivant, les participants émus se sont retrouvés à mêler des larmes à leur joie. «C’est un projet que Maman Rosette portait dans son cœur.
J’ai à la fois un sentiment de tristesse et de joie : la tristesse d’inaugurer ce projet sans Mme Mboutchouang à mes côtés et la joie de voir enfin réaliser son rêve pour les populations», déclarait alors Célestine Ketcha Courtès, maire de Bangangté. «Si le bon Dieu ne nous avait pas envoyé Mme Mboutchouang, Bangou ne serait jamais ce qu’elle est aujourd’hui, en termes de développement. Elle restera gravée dans nos cœurs», assure une native du coin.
Elle n’avait donné naissance qu’à un seul enfant. Une fille : Chantal Biya, épouse du chef de l’Etat. Rosette Mboutchouang née Ndongo Mengolo a pourtant laissé orphelins de nombreux Camerounais. D’aucuns avaient trouvé abri auprès d’elle, bien avant que des liens de mariage n’unissent sa fille au président de la République, Paul Biya, et qu’elle ne connaissance l’ascension sociale. Au-delà de sa famille, de nombreuses personnes gardent d’excellents souvenirs de la défunte, la présentant comme quelqu’un d’affable.
Elle était connue aussi pour son amabilité et son humour. Elle affectionnait chambrer son monde. « Elle avait l’art de dédramatiser et de tourner toute situation de crise en dérision. Vous arriviez paniqué, stressé, le visage serré… elle réussissait toujours à vous redonner le sourire avec ses plaisanteries hautes en couleurs. Quand on ne la connaissait pas bien, on pouvait trouver cela affligeant », assure un de ses gendres.
Infatigable, Maman Rosette, comme l’appelaient ses proches, l’était aussi. Levée aux aurores, elle s’assurait d’abord que toute la maisonnée et les visiteurs imprévus ne manqueraient pas à manger. Au quartier Anguissa, l’on se souvient des énormes marmites de nourriture encombrant sa cuisine et des foyers « éco gaz » qui tournaient quasiment 24h/24.
Selon des proches, des inconnus, indigents et autres déshérités arrivaient et étaient servis. Sa cuisine était quasiment une soupe populaire. Elle savait écouter et trouver des solutions aux problèmes des gens. On n’avait pas besoin d’être proche d’elle pour bénéficier de son soutien. Elle a récupéré, formé et casé de nombreuses personnes. Elle avait le sens de l’équité.
A Bangou, petite commune du département des Hauts-Plateaux, région de l’Ouest, où elle a été maire de 2007 jusqu’à son décès, elle a laissé une immense œuvre. Il s’agit entre autres de la route Bangou carrefour- Bangou ville longue de 11 km entièrement bitumée.
Tout comme celle qui va de Bangou ville à Batié en passant par Badenkop et Bapa longue de 20 km. De même, la route Bangou-Bandjoun d'une longueur de 18 km.
A cette liste, il faut ajouter la construction des salles de classe, des cases communautaires, des forages, l'électrification rurale. Rosette Mboutchouang est décédée à 60 ans le 2 octobre 2014 à Johannesburg.