Le gouverneur de la région de l’Adamaoua Kildadi Taguiéké Boukar s’est rendu lundi 23 janvier 2023 à Mbé. L’objectif de cette descente de l’autorité administrative était d’aller remobiliser les populations de cet arrondissement du département de la Vina dans la lutte contre l’insécurité en général, et, principalement contre les prises d’otages. La saison sèche est la période par excellence pour la transhumance du bétail. Et comme c’est la période où les rivières tarissent, cela est donc favorable aux déplacements des ravisseurs. Dans son mot de circonstance, Sa Majesté Jean Albert Baba, lamido de Mbé, a tenu à présenter la situation. «Monsieur le gouverneur, de décembre 2022 à nos jours, six personnes ont déjà été enlevées dans l’arrondissement de Mbé. Il y a eu trois personnes qui ont été enlevées au quartier Wouro Kessoum en plein cœur de Mbé. Une personne a été enlevée au village Nové, et deux autres dans le village Ngaoudjom», égraine l’autorité traditionnelle. Selon les sources sécuritaires, les trois personnes enlevées dans un quartier de Mbé ont été libéré dans les conditions qu’on ignore, tout comme celui qui a été enlevé dans le village Nové. Quant aux deux autres otages pris dans le village Ngaoudjom, ils sont encore en captivité jusqu’ici. Une autre source sécuritaire affirme que, «un homme a été intercepté avec la somme de dix millions alors qu’il partait payer la rançon pour libérer les deux otages du village Ngaoudjom». Ainsi, le gouverneur a profité de cette rencontre publique qui avait pour cadre l’esplanade du lamidat de Mbé pour appeler chacun de jouer son rôle. «La lutte contre l’insécurité n’est pas l’apanage des forces de maintien de l’ordre et de défense, mais celle de tout le monde. Les populations ont un très grand rôle à jouer. Elles doivent donner la bonne information complète et à temps aux autorités d’où le principe de collaboration armée – nation», a laissé entendre le gouverneur Kildadi. S’adressant principalement aux chefs des villages, le N°1 de la région «château d’eau» du Cameroun n’est pas allé du dos de la cuillère. «Les chefs de villages doivent être au courant de tout ce qui se passe dans leurs villages. S’il y a un nouveau visage dans le village, le chef doit être au courant. C’est aussi ça être un bon chef.
Vous êtes les piliers essentiels dans cette lutte ; donc donnez les informations complètes aux autorités administratives. Désormais, vous serez évalué en fonction de vos résultats que vous allez apporter», a martelé Kildadi Taguiéké Boukar. Pour l’élite de Mbé, il faut accompagner le Chef de l’Etat et son gouvernement dans cette lutte. «L’élite va en droite ligne de ce que le Chef de l’Etat souhaite à savoir développer un vivre ensemble harmonieux, dans la paix ; ceci à travers la cohabitation pacifique entre les populations. Nous travaillons assidument au sein de notre communauté d’abord pour sensibiliser les uns et autres sur le phénomène nouveau de cette insécurité, car dans notre enfance ces enlèvements avec demande de rançons n’existaient pas», a fait savoir Emmanuel Maina Djouldé, directeur général adjoint du Centre National de Transfusion Sanguine, par ailleurs élite de Mbé. Pour ce dernier, le premier pan fort dans cette lutte contre l’insécurité passe nécessairement par la lutte contre l’oisiveté des jeunes. «Au-delà de ce travail de sensibilisation, nous faisons aussi que les jeunes puissent avoir des opportunités d’être employés. Pour nous, lutter contre l’oisiveté c’est lutter efficacement contre l’insécurité. C’est ainsi que nous promouvons au sein de l’élite de manière collective ou individuelle la promotion des activités génératrices de revenus qui peuvent être pourvoyeur d’emploi pour notre jeunesse», a précisé Emmanuel Maina Djouldé.