Actualités of Monday, 21 April 2025

Source: Le Zénith n°539 du 21 avril 2025

Insalubrité : le Cameroun prend enfin une décision

Malgré la volonté du gouvernement de moderniser les grandes métropoles telles que le témoigne la récente sortie du ministre de l’Habitat et du Développement urbain (Mindhu), Célestine Ketcha Courtès, l’insuffisance des ressources financières, l’incivisme et la ‘’mauvaise politique environnementale actuelle’’ sont selon une certaine opinion des facteurs qui anéantissent la transformation des villes camerounaises.

Depuis quelques semaines, les maires des villes de la capitale politique, économique et les édiles d’arrondissement de ces deux principales villes vitrines de notre pays se sont activés pour redorer le blason de nos rues qui ont été prises en otage par les tas d’immondices. Ainsi, appelés à moderniser les villes camerounaises, le Ministre de l’Habitat et du Développement urbain (Mindhu), Célestine Ketcha Courtès a finalement tapé le poing sur la table en donnant des nouvelles orientations aux supers maires Luc Messi Atangana, et à Roger Mbassa Ndiné pour débarrasser nos rues définitivement des poubelles. Ainsi, même si pour le moment cette prescription du gouvernement semble avoir pris effet compte tenu de l’engagement des sociétés en charge de la collecte des ordures ménagères, on se demande pour combien de temps cette mesure va-t-elle résister, au regard de nombreux problèmes liés à la politique de la collecte d’immondices dans nos villes ?

En effet, par manque de moyens financiers cette bonne volonté gouvernementale ne pourrait s’élargir à long terme, et les sociétés en charge de la collecte des ordures ménagères seront contraintes de baisser le rythme de travail, car n’ayant pas d’argent pour non seulement entretenir son personnel, mais également le matériel roulant. Par ailleurs, en dépit de la mise sur pied d’une Bourse Nationale des Déchets (BND) pour apporter une solution durable à l’épineuse question de la gestion des ordures ménagères dans notre pays, il faudrait noter que le Cameroun qui compte seulement 400 centres de traitement d’ordures sur toute l’étendue du triangle national, serait loin d’atteindre les résultats escomptés si le gouvernement n’augmente l’enveloppe budgétaire alloué aux départements ministériels concernés pour cette lourde mission.

Lors d’une concertation avec le gouvernement et les partenaires financiers, le maire de la ville de Yaoundé, Luc Messi Atangana avait souligné la nécessité d’apporter suffisamment des moyens financiers aux communes pour résoudre le problème lié à la collecte des ordures ménagères. En revanche, malgré l’insuffisance des fonds qui freine la modernisation des villes camerounaises, la protection de l’environnement ou encore l’offre d’un meilleur cadre de vie à la population reste une préoccupation majeure des pouvoirs publics. Ainsi, l’appui des partenaires financiers à l’instar de la Banque Mondiale (BM), les efforts du gouvernement et des collectivités territoriales décentralisés prouvent à suffire l’intérêt qu’ils accordent aux les questions environnementales dans notre pays.

Toutefois, conscient des dangers sanitaires que provoquent la présence des immondices dans nos rues, le gouvernement de Chief Dr Joseph Dion Nguté est résolu à moderniser les villes camerounaises pour plus d’attractivité. Seulement, pour avoir des villes plus propre à l’avenir, en débarrassant les rues des poubelles et en installant des bacs à ordures dans les zones prioritaires, les pouvoirs publics devraient également faire payer à ses citoyens le prix de leur incivisme. Ainsi, si pour le ministre de l’Habitat et du Développement Urbain (Mindhu), la création des états généraux d’ordures serait l’une des solutions fiables pour résoudre la problématique liée à la collecte et au traitement des ordures ménagères dans notre pays, il y a une nécessité de créer de nouveaux centres de traitement.