C’est l’analyse du journaliste Michel Ngatchou. Préoccupé par les images montrant un chef traditionnel du Sud détruire une plaque du MRC, il s’interroge sur les nouvelles missions de ceux-ci dans l’appareil de répression du régime Biya.
Le Cameroun, cette terre d'harmonie et de diversité, ne saurait être réduit à l’image d’un territoire dominé par des antagonismes tribaux et des manipulations politiques.
L’incident survenu hier dans le canton de Nkout, dans la région du Sud, où le chef traditionnel a démoli la plaque du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) et interdit à ses administrés de militer dans ce parti, soulève des interrogations majeures sur la place du tribalisme dans le paysage politique camerounais.
Un acte qui, loin d’être anodin, résonne comme un avertissement sur les dérives auxquelles certains se livrent pour préserver un statu quo injuste du système Audjoulatiste entretenu par le régime BIYA-REPC, manipulant les masses au nom d’intérêts personnels et claniques.
Le chef de Nkout, en s’attaquant de manière brutale à la liberté de pensée et d’opinion politique, commet une grave violation des principes fondamentaux inscrits dans la Constitution camerounaise. Le préambule de cette constitution, qui consacre la liberté d’opinion et d’affiliation politique, est formel, chaque citoyen camerounais a le droit de choisir librement son appartenance politique.
En agissant ainsi, le chef de Nkout nie à ses concitoyens leur droit constitutionnel d’adhérer à un parti de leur choix, sous prétexte de préserver une unité fictive fondée sur des considérations ethniques et tribales. Un tel acte ne saurait être toléré, impuni,car il porte atteinte à la démocratie et à la citoyenneté.
Les élites politiques camerounaises, avec à leur tête le régime RDPC ont une responsabilité énorme dans cette manipulation des esprits. À force de jouer sur les divisions tribales, elles maintiennent un système où les attentes légitimes des populations sont constamment ignorées au profit d’intérêts personnels. Pendant que les élites s’enrichissent, elles maintiennent les masses dans une situation de soumission en attisant les feux du tribalisme. Le but ultime de cette stratégie est simple : diviser pour régner, en manipulant les peurs et les rancœurs.
Ainsi, les citoyens sont instrumentalisés, éloignés des véritables enjeux du développement du pays en général et de leurs communautés en particulier, confinés dans une logique primitive et rétrograde.
Cet acte de violence symbolique, orchestré par un chef traditionnel sous l’influence de ces élites manipulatrices, met en lumière une autre facette du pouvoir en place : l’utilisation des chefferies traditionnelles comme instruments de répression politique. En l’occurrence, le RDPC, parti au pouvoir, entretient des relations étroites avec certains chefs traditionnels qu’il utilise pour museler les voix dissidentes. Ces chefs, qui devraient être les garants de l’unité et de la paix, deviennent des instruments au service d’un pouvoir autoritaire et répressif. L’action du chef de Nkout s’inscrit dans cette dynamique, cherchant à faire obstacle à un parti comme le MRC, qui, par ses prises de position courageuses, se présente comme l’alternative politique la plus crédible face à un système moribond.
Il est de notre devoir, en tant que citoyens engagés, de dénoncer fermement cette dérive autoritaire et de rappeler que le Cameroun n’est pas un pays de tribalistes. Le pays a fait le choix, en adoptant sa constitution, d’une république fondée sur les principes démocratiques .
Toute action visant à diviser le peuple sur des bases ethniques ou tribales doit être combattue avec la plus grande rigueur. Il est crucial que le chef de Nkout, pour son acte de sabotage des droits fondamentaux, soit poursuivi en justice pour avoir violé la constitution, et que des mesures soient prises pour mettre un terme à cette logique de manipulation tribale qui gangrène le Cameroun pour quiconque osera, surtout à la veille des élections présidentielles.
Le MRC, malgré les obstacles, continue de représenter l’espoir d’un Cameroun plus juste et démocratique, où la voix de chaque citoyen est respectée, indépendamment de ses origines ethniques. C’est en unissant les forces progressistes et en mettant fin aux pratiques du système en place que nous pourrons véritablement œuvrer à l’édification d’un pays où les principes républicains ne seront pas réduits à de simples mots, mais à des actions concrètes et respectées de tous.