Gilles Christian Sadi qui est le sous-préfet de Kribi 2ème n'a pas daigné faire le déplacement de la salle des fêtes de Kribi où se tient la réunion régionale de coordination administrative et de maintien de l'ordre que conduit le gouverneur.
L'affaire fait grand bruit dans le Sud. Gilles Christian Sadi, le fils du ministre de l'administration territoriale et de la décentralisation (Minatd) installé le 14 octobre dernier comme sous-préfet de Kribi II montre de plus en plus son mépris vis-à-vis de la hiérarchie préfectorale de la république. Le 16 novembre, lors de la journée mondiale de la philosophie, le fils du ministre avait brillé par son absence à cette cérémonie.
Ce 23 novembre, alors que le gouverneur avait déjà programmé la réunion régionale de coordination administrative et de maintien de l'ordre, le sous-préfet s'est encore esquivé, refusant d'interrompre sa tournée de prise de contact avec "ses populations", alors que toutes les autorités administratives et les forces de maintien de l'ordre de la région du Sud ont interrompu leurs activités pour être présentes à ce grand rendez-vous semestriel.
Pour les uns et les autres, c'est un acte de défiance frisant le mépris. « C'est du mépris. Il croit que nous autres n'avons rien à faire? C'est parce que son père est ministre? À vrai dire si Sadi n'était pas Minatd allait-il se comporter ainsi? Il sait que toute sa hiérarchie dépend de son père chez qui tombent tous les rapports en dernier ressort. C'est du népotisme », susurre une autorité administrative présente à ces assises. Plusieurs ont du ressentiment, mais personne ne peut en parler, au risque de subir les foudres de papa Sadi. « C'est pourtant un garçon humble. Que lui arrive-t-il? C'est ce petit qui lui monte à la tête? », questionne une autre autorité.
Dans la ville, le commun des mortels le considèrent comme le véritable préfet, si ce n'est que le véritable gouverneur. Malgré le décret N° 78/485 du 9 novembre 1978 attribuant aux gouverneurs des pouvoirs de gestion et de sanction, et le décret 2008/377 du 12 nov. 2008 fixant les attributions des chefs de circonscriptions administratives et portant organisation et fonctionnement de leurs services, le sous-préfet de Kribi II Gilles Christian Sadi a décidé de s'affranchir de l'autorité de sa hiérarchie, préférant “rendre directement compte à son père".
«Si c'est quelqu'un d'autre, c'est cuit. Il n'a aucune explication plausible pour justifier son absence. Tout le monde le sait, même le gouverneur. Mais qui peut oser lui donner une demande d'explication? Vous n'avez pas vu le directeur de l'ENAM donner son bureau aux enfants du président lors des examens? Ainsi fonctionne le pays», fulmine un autre fonctionnaire.
Dans la ville, le sous-préfet est représenté par son adjoint la plupart des temps, même dans certains événements de grande importance. Une situation qui commence à créer un sentiment de frustration au sein de la classe administrative du département de l'Océan. Cette ostentation du passe-droit du fils Sadi pousse les uns et les autres au ressentiment, trouvant en ce fils à papa un "enfant un peu trop gâté".