C’est ce qui ressort d’un rapport commis par l’Ong Adisi Cameroun, dit Dynamique de l’accès à internet au Cameroun: tendances, défis et perspectives.
Selon Paul Joël Kamtchang, journaliste, «ce sont les jeunes majoritairement, à partir de 18 ans qui sont actifs sur internet, et particulièrement sur les réseaux sociaux comme Facebook, twitter, tik tok». La tendance montre que «les hommes sont plus présents sur ces réseaux sociaux que les femmes», souligne-t-il. Plus important, «la majorité des internautes, notamment les jeunes, vont premièrement sur les sites de pornographie, moins que sur les sites de recherche d’emploi, les écoles, les recherches».
Dans un contexte marqué par un déficit de disponibilité de cette denrée plutôt rare. «L’enquête montre que, indépendamment de là où on se trouve au Cameroun, l’accès reste limité, indépendamment du prix qu’on paie par rapport aux différents catalogues de prix pratiqués par les différents opérateurs, l’internet n’est pas aussi fluide. Il suffit d’une petite pluie pour qu’on perde la connexion, et même, à certains moments de la nuit on n’a plus accès à internet», rapporte Paul Joël Kamtchang.
L’homme présentait ainsi les résultats d’une enquête dite «Dynamique de l’accès à internet au Cameroun, avec pour sous-titre «tendances, défis et perspectives», commise par l’Ong Adisi Cameroun. Il ressort également que seulement 15,50% d’utilisateurs d’internet au Cameroun connaissent les lois qui régissent l’accès à internet et aux médias au Cameroun, contre 53,93% qui n’en savent rien.
Il n’en pouvait pas être autrement car le rapport établit que, «à peine 33% contre 67% ont eu l’occasion de recevoir une formation ou des leçons préalables sur la manière de mener leurs activités en ligne». D’ailleurs, «il suffit à de nombreuses personnes d’acheter ou de se voir offrir un gadget numérique pour apprendre en l’utilisant», en déduit le rapport.
Déjà que «91% des personnes interrogées utilisent l’internet via le téléphone mobile». Une tendance qui épouse la donne mondiale qui est de 92,8%. Cela se justifie généralement par le fait que «les connexions mobiles sont beaucoup moins chères et ne nécessitent pas l’infrastructure requise pour les Pc de bureau traditionnels avec des connexions internet fixes».
Une étude menée après que l’Ong ait «recueilli plusieurs plaintes sur les questions d’accès à internet, alors que les usagers paient parfois le prix fort, mais n’avaient pas toujours la connexion nécessaire, et on constate une forte disparité entre les différentes localités du pays», justifie Paul Joël Kamtchang, secrétaire général d’Adisi Cameroun.
Selon le site internet Invest in Cameroon, en février 2020, le taux de pénétration d’internet au Cameroun est estimé à 30% grâce à l’arrivée de 570 mille nouveaux internautes», relaie le rapport qui ajoute que cela portait alors à 23,62 millions de Camerounais connectés avec un smartphone et 7,87 millions d’internautes au Cameroun sur une population estimée à 26,21 millions d’habitants. La courbe d’évolution de la pénétration d’internet au Cameroun est donc ascendante.
Ce qui devrait induire plus de besoins en termes de fourniture de données, et une régulation plus accrue.
Alors, «le rapport recommande de démocratiser internet, à l’État du Cameroun de contraindre les fournisseurs d’internet, de respecter leurs cahiers de charges», en insistant sur la qualité du service car «ils doivent fournir soit la 3G, soit la 4G, mais ce que nous avons maintenant ne correspond pas à ce qu’ils se sont engagés à fournir aux consommateurs. Par ailleurs, il faut plus d’opérateurs pour satisfaire la demande», propose le rapport.
L’avènement de la pandémie du covid-19 semble avoir aidé à une autorégulation, constatent les auteurs du rapport car «depuis l’apparition du -Covid en mars 2020, au Cameroun, les mesures de protection qui ont suivi ont contraint une partie importante de la population à étudier, voire travailler à domicile, sans tenir compte des lacunes numériques qui existaient avant la pandémie», relève-t-on dans le rapport.
Les enquêtes ont été menées entre mai et juin 2021, dans six villes et régions du Cameroun : Yaoundé, Douala, Buéa, Bamenda, Bafoussam et Maroua. 56% des 602 enquêtés sont les hommes, âgés de moins de 20 ans à 60 ans, avec une prédominance ’ de personnes âgées de 21 à 40 ans, 64% de célibataires contre 20% de mariés. Le reste étant constitué de personnes venant des milieux scolaires et estudiantins et informel.