Actualités of Saturday, 2 July 2016

Source: camer.be

Interview. Rien ne peut arrêter l’action de la Conac

Dieudonne Massi Gams, President de la CONAC Dieudonne Massi Gams, President de la CONAC

Le président de la Commission nationale anti-corruption parle de la publication du rapport 2014 sur l’état de la corruption au Cameroun.

Le retard accusé dans la publication de ce rapport 2014 n’entame-t-il pas la crédibilité de la Conac ?

Nous avons déclaré dans notre discours de présentation qu’il y a eu 3064 dénonciations. En 2011, nous étions à 200 dénonciations. Cela traduit à notre sens, un réel intérêt de la part des populations camerounaises. Vous êtes au courant de l’actualité nationale par rapport aux arrestations que nous vivons. Des hommes sont traduits en justice sans discrimination. Il y a un effort progressif qui est en train d’être fait.

Les initiatives à résultats rapides indiquent qu’il y a un engouement des Camerounais. Je n’irai pas loin à propos, mais nous donnons notre rapport selon le texte organique. Nous avons prêté serment devant la Cour suprême. Aucune peur ne nous anime. Aucune personne ne peut arrêter l’action de la Conac. Nous avons dit lors de la troisième édition que ce n’est pas la Conac seule qui travaille dans la lutte contre la corruption. Elle attend très souvent d’autres structures.

Notre rapport est donc la somme de ces données. Quand il y a du retard, cela peut s’expliquer par le fait qu’une structure n’est pas parvenue à déposer son rapport à temps. Le rapport 2015 sera donné d’ici la fin d’année avec un léger décalage. Beaucoup estiment que les cellules ministérielles de lutte contre la corruption ne sont pas assez libres…

Nous travaillons en synergie avec les cellules ministérielles de lutte contre la corruption. Le problème, c’est que certains agents veulent plutôt exposer leur chef de département ministériel en versant dans la calomnie. Néanmoins, nous prenons en considération des cas avérés. Il faut tout de même signaler qu’il y a un document qui a été validé par le gouvernement. Il est important de donner des moyens suffisants à ces cellules ministérielles.

Quelle est l’entreprise ou l’administration la plus corrompue au Cameroun ?

Nous avons des cibles. Ce qui nous a le plus préoccupé, c’est l’implémentation des initiatives à résultats rapides. Nous avons donné la liste tout à l’heure. Il ressort qu’en 2014, les initiatives à résultats rapides ont été implémentées. 26 ministères n’ont pas répondu à l’appel. Parmi ces ministères, celui de la Justice, de la Défense, de la Culture, de la Communication… Le niveau d’engagement de chaque ministère en dit long. Pour les entreprises les plus corrompues, nous sommes en train d’élaborer un document.

Quel est le sort réservé aux rapports de la Conac ?

La Conac n’a pas vocation à jouer le rôle des tribunaux.