Dans une lettre ouverte, Luther André Meka, militant du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), a exprimé son opposition à l'éventuelle investiture de Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), par le Front des Démocrates Camerounais (FDC). Cette réaction s'adresse directement à Emilien Atangana, président du FDC, que Meka appelle son « jeune frère ».

Selon Meka, soutenir la candidature de Kamto à la prochaine élection présidentielle reviendrait à approuver ce qu'il qualifie de « génocide Ekang », en référence aux tensions ethniques qui, selon lui, entourent le chef du MRC et ses partisans. Il accuse Kamto et son entourage de promouvoir une politique « ethnofasciste, clanique et égotique », soulignant le risque d'introduire des divisions tribales profondes dans la région de la Lekié.

Meka rappelle qu'en 2013, Atangana avait conduit la liste du MRC aux élections législatives et municipales dans la Lekié, marquant ainsi une entrée de l'opposition dans cette région. Cependant, Meka souligne les tensions internes qui ont suivi, notamment l'accusation de détournement de fonds portée contre Atangana, accusation que le camp de Kamto aurait exploitée à son désavantage. Il dénonce également ce qu'il appelle la « profanation » de l'élite camerounaise, notamment le professeur Hubert Mono Dzana, originaire de la Lekié, par le camp de Kamto.

Enfin, Meka met en garde Atangana contre les risques d'associer le FDC à Kamto et à ses partisans, évoquant des cas de rupture brutale avec d'anciens alliés de Kamto, tels que Penda Ekoka et Paul Éric Kingue, décédés sans qu'ils aient reçu, selon lui, un hommage digne de leur contribution à la lutte politique. Meka conclut en exhortant Atangana à reconsidérer cette alliance qu'il juge « périlleuse et sans issue pour l'avenir ».