Dans son édition du 13 décembre 2016, le quotidien Le Jour rapporte qu’Issa Tchiroma Bakary, le Ministre de la Communication (MINCOM), a laissé entendre lors de sa récente conférence de presse que Ni John Fru Ndi, le fondateur du Social Democratic Front (SDF), fait partie des «hommes d’État» qui ont travaillé pour le retour au calme dans les Régions anglophones.
Celles-ci sortent aujourd’hui, peu à peu de nombreux mouvements d’humeur qui se sont fait accompagner par de nombreuses violences et répressions décriées par l’opinion. Le quotidien surpris par ces félicitations du MINCOM au leader du premier parti politique d’opposition au Cameroun, dans cette même édition, se demande si «le SDF et le pouvoir de Yaoundé travaillent-ils main dans la main en ces temps de revendications anglophones».
Une interrogation qui vient du fait que le SDF et le Gouvernement jusqu’ici aient eu des positions tout à fait divergentes. Premier point de divergence: l’idée de Ni John Fru Ndi sur l’instauration du fédéralisme au Cameroun. «Le sujet a été déclaré tabou par le Gouvernement. Et Issa Tchiroma Bakary a réitéré cette position au cours de sa conférence de presse du 10 décembre dernier», souligne le journal.
Il faut ajouter à cela que le MINCOM avait alors expliqué que le retour au fédéralisme est «en total déphasage avec le principe fondateur de notre République qu’est notre unité nationale».
Autre point de divergence entre le Gouvernement et John Fru Ndi que soulève le quotidien, c’est la question du problème dit anglophone. On se rappelle que le président du SDF avait déclaré que «le problème anglophone est réel au Cameroun». Pourtant les membres du Gouvernement dans toutes leurs déclarations ont toujours indiqué qu’il n’en existe pas.
Le Jour dans son analyse note qu’il y a toutefois dans ces félicitations, «la question sous-jacente sur les enjeux des transactions politiques qui pourraient exister entre le pouvoir de Yaoundé et le principal parti d’opposition qui est une force indéniable dans les Régions anglophones» du Cameroun.
Le Député Joshua Osih du SDF, rencontré par le quotidien, précise qu’il n’y a aucun rapprochement entre la formation politique et le Gouvernement: «nous sommes une force de l’opposition et ne ferons pas le travail du Gouvernement à sa place. Le Gouvernement peut consulter notre programme politique et s’il ne comprend pas, nous pourrons toujours lui apporter des éclairages», dit-il.