Le ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle vient de donner 30 jours aux entreprises étrangères installées au Cameroun pour respecter la réglementation en matière d’utilisation de la main d’œuvre locale. Issa TCHIROMA BAKARY déplore que lesdites entreprises continuent d’employer majoritairement des personnes de nationalité étrangère, malgré la sensibilisation, les contrôles et les mises en demeure.
De nombreuses entreprises étrangères ayant pignon sur rue au Cameroun pourraient avoir des soucis dans les prochaines semaines avec la loi et les autorités camerounaises. La menace est à peine voilée dans un communiqué rendu public le 3 avril 2023 par le ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle (MINEFOP).
Issa TCHIROMA BAKARY y dénonce la pratique délibérément voulue par plusieurs de ces sociétés de ne pas vouloir se conformer à la réglementation en vigueur en ce qui concerne l’utilisation de la main d’œuvre locale. «Malgré les campagnes de sensibilisation, les contrôles sur le terrain et les mises en demeure adressées aux chefs d’entreprises, ceux-ci continuent d’employer une abondante main-d’œuvre de nationalité étrangère en marge de la réglementation en vigueur », souligne le ministre TCHIROMA BAKARY.
Le membre du gouvernement invite donc toutes les entreprises concernées à se conformer dans les 30 jours qui suivent la publication de son communiqué. «Passé ce délai, le groupe interministériel chargé de lutter contre la main d’œuvre de nationalité étrangère va descendre dans toutes les entreprises identifiées comme employant la main-d’œuvre de nationalité étrangère et les sanctions conformément à la réglementation en vigueur en la matière seront prises à l’encontre des structures contrevenantes », menace-t-il.
Au Cameroun, de nombreuses entreprises continuent d’employer de la main-d’œuvre de nationalité étrangère sans respecter la réglementation édictée à cet effet. Cette violation des employeurs altère la politique du pays en termes de promotion de la nationalisation des emplois. En juin 2022, le MINEFOP avait commis une circulaire fixant les préalables à l’octroi de la licence de travail à un travailleur étranger.
Le texte stipule par exemple que « le ministre ne devrait accorder de visa de travail à un travailleur de nationalité étrangère que s’il est prouvé qu’il n’existe pas de Camerounais compétent au poste sollicité » ou si l’employeur « prouve qu’il a embauché également un Camerounais qui assiste le travailleur de nationalité étrangère, pour des besoins de transferts de technologies et de compétences ».
Soulignons que cette mise en garde intervient quelques semaines après que le ministre des Finances (MINFI) ait refusé la nomination d’un ressortissant ivoirien à la tête d’Atlantique assurances Cameroun IARDT. « J’ai l’honneur de vous faire connaître qu’il ne m’a pas été possible de donner une suite favorable à la demande d’agrément de monsieur Yapo Raoul Charlemagne Raymond, en qualité de directeur général de Atlantique assurances Cameroun IARDT », écrivait alors Louis Paul MOTAZE le 2 mars dernier dans une correspondance adressée au président du conseil d’administration de cette compagnie d’assurances. Selon lui, le dossier du concerné « ne satisfait pas aux exigences de la circulaire du 27 juin 2022 du ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, notamment le contrat de travail visé et la preuve de l’inexistence de Camerounais compétents pour le poste sollicité».