Depuis le début de la crise dite anglophone, en octobre 2016, Ni John Fru Ndi n’a pas fait l’économie des déclarations. Pour appeler à des marches pacifiques ou encore condamner des violences policières qui ont souvent fait des morts parmi les manifestants. Et c’est dans le registre des morts de manifestants que le chairman du Social Democratic Front (SDF), – principale formation de l’opposition -, a demandé que le président de la République soit traduit devant la Cour pénale internationale (Cpi). « Je pense que monsieur Biya doit être amené à la Cour pénale internationale et qu’on doit le juger pour crimes contre l’humanité », peut-on lire dans l’interview que John Fru Ndi a accordée le 03 octobre dernier au journal français Le Monde.
Le natif de Baba II dans la région du Nord-Ouest rappelle à suffisance ses propos visionnaires n’ayant pas été pris en compte, tout comme certaines confidences faites au président de la République Paul Biya : « J’avais vu les choses arriver. On pouvait les éviter. Souvenez-vous, j’ai supplié Paul Biya au palais d’Etoudi, en février. Lorsque Paul Biya m’a salué, j’ai tiré sa main vers moi. Je lui ai parlé : ‘‘Monsieur le président, si tu peux payer de l’argent, faire libérer les otages et négocier avec Boko Haram, tu peux aussi pardonner ton propre peuple’’.
Mais il ne m’a pas écouté. Au lieu de cela, j’ai été accusé de vouloir empêcher que les ‘‘criminels’’ qu’ils avaient arrêtés soient jugés ». Celui qui dit être contre la sécession dans la « Déclaration du SDF sur les tristes événements du 1er octobre 2017 », clame que « ce génocide savamment orchestré doit s’arrêter ». Puisant ainsi dans le lexique des séparatistes.