Entre 2008 et 2016, le chef de l'Etat camerounais a passé 4 années à l'extérieur du Cameroun. Son séjour hors du pays, Biya et sa suite l'avait passé au "Le Royal à La Baule".
L'un des employés de cet complexe hôtelier était chargé de servir plusieurs fois par jour, tout un étage composé de 43 chambres. Toutes les 43 chambres sont occupées par le chef de l'Etat et sa suite composée notamment de quelques proches collaborateurs de la présidence, des employés dont son major d'homme et des éléments de sa sécurité.
L'ancien employé de l'hôtel qui faisait un job pour financer ses études partage avec nos confrères de slate.fr, ce que coûtait uniquement la restauration à Biya et sa suite.
"J’ai côtoyé Paul Biya, de loin, au luxueux hôtel Le Royal à La Baule. Le vieux dictateur s’y rend souvent en villégiature. À l'époque, je travaillais durant l’été au service restauration du palace pour financer mes études. Disposé au service en chambre, j’apportais les déjeuners aux clientes et clients qui préféraient manger dans leur suite plutôt qu'au restaurant de l’établissement. Paul Biya était de ceux-là. Accompagné d’une cinquantaine de personnes, il occupait un étage entier de l’hôtel lors de ses venues. Une question de sécurité, mais aussi de luxe: il fallait des chambres spacieuses pour tous ses proches", témoigne le jeune homme.
"Je devais moi-même livrer le repas du président à son majordome, posté à l’entrée du couloir, qui s’occupait ensuite de pousser la table à roulettes jusqu’à la chambre de Paul Biya. En cuisine, il se murmurait que les dépenses de la délégation dépassaient allègrement les 10.000 euros par jour, chambres et repas compris. Le président camerounais se rend toujours régulièrement à La Baule", ajoute t-il.
Selon l'ONG Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP), qui a produit un rapport en 2018, le président Biya aurait dépensé 65 millions de dollars (soit plus de 34,5 milliards FCFA) et passé 1645 jours hors du Cameroun.
Ce rapport avait suscité la tollé et une réaction des autorités camerounaises qui ont balayé du revers de la main, ledit rapport.