Actualités of Thursday, 3 August 2023

Source: www.camerounweb.com

Je n'ai jamais été chassé du MRC - Wilfried Ekanga

Wilfried Ekanga Wilfried Ekanga

Dans une sortie titrée "La science du Make-Up, TAMFU RICHARD IS OUT !", l'intrépide Wilfried Ekanga explique comment les gens du RDPC et surtout ceux qui sont du même village que lui, rêvent qu'il soit exclu du parti, comme l'ont été Michèle Ndoki, Armand Noutack II, et Tamfu Richard.

Ils auront à attendre longtemps, leur répond Wilfried Ekanga. Pour le conseiller de Maurice Kamto, Tamfu ne représentait pas à ses yeux un véritable danger pour le parti.

Il avait conseillé Kamto et d'autres membres du MRC de ne pas l'exclure pour le moment et de le laisser affronter Kamto lors du prochain congrès qui devrait permettre d'élire le président du parti et probablement, celui qui sera candidat en 2025.

Voici sa tribune:

Les biyayistes me vouent un amour incroyable. Peut-être parce que, comme je l'ai toujours dit, ils regrettent amèrement que moi, un frère du village de Paul Biya, j'aie plutôt décidé de suivre le MRC de Maurice Kamto, plutôt que de répondre à l'appel du tribalisme villageois d'un soupçon de parti politique sans le moindre programme de gouvernance, et spécialisé dans les flammes. Avec les Ateba, les Justin Noah, les Tiriane Noah et tous les autres Noah du système solaire, je fais en effet partie des gros cailloux dans la chaussure qui les empêchent de dire une fois pour toutes : « Regardez, il n'y a que des Bamiléké au MRC !»

(Car, en bons tribalistes sans projet de société consultable, ils ont besoin de tout circonscrire au tribalisme, afin que le moment venu, personne ne parle de projets de société ; c'est pour eux une question de vie ou de mort, et le temps leur est compté !)

Cela expliquerait aussi pourquoi, depuis l'exclusion de Michèle Ndoki, nombre de mes autres cousins du village (Abessolo, Atangana, Etoundi, Owona, Zang, Abama, Melingui, Ondoua etc... ) n'ont cessé de me répéter : « Ton tour arrive », comme un vœu pieu que l'on caresse désespérément depuis des années, sans jamais le voir se concrétiser. Mais quoiqu'il en soit, ça montre leur amour pour ma personne, et j'en suis très amusé. D'ailleurs, dans la même lignée, cela fait 24 heures que je peux apercevoir mon nom ça et là, où des Mengue et autres Eloundou réclament une « sortie » de ma part sur l'exclusion flambant neuve de Me Tamfu Richard, l'homme qui prétendait vouloir challenger Maurice Kamto à la tête du MRC.

Et moi qui pensais que je n'étais qu'un « politicien de Facebook » et qu'il fallait « venir sur le terrain » pour changer le Cameroun. Pourquoi donc réclamer aujourd'hui une sortie de ma part « hors du terrain » ? Décidément, l'incohérence de ce cartel macabre imbibé de tribalisme m'étonnera toujours ! Un amuseur public répondant au nom virtuel de « Michel Ndoki 2023 », et agissant pour les cabinets noirs du Gang de Malfrats de Yaoundé a même laissé entendre sur sa triste page que Michèle Ndoki et moi aurions eu un entretien téléphonique sur le caractère « dictatorial » de Kamto. C'est très intéressant en effet... Le souci, c'est que le dernier échange entre moi et la « fiancée du peuple » d'antan remonte à... 2018 !

Bref, merci pour tout cet amour, stupidement vôtre. Merci. Restez assis, on va passer aux choses sérieuses.

LE FAUX SCHISME

Lorsque votre rôle est de conseiller une personnalité publique, trois (03) cas de figure s'offrent à vous : primo, vous n'êtes pas du même avis, et elle finit par suivre l'option que vous lui avez suggérée. Secundo, vous êtes absolument du même avis, et il n'y a donc aucune contrariété au sujet de la voie à suivre. Et tertio, vous n'êtes pas du même avis, et elle finit par suivre l'option contraire à la vôtre. Dans mes interactions avec Maurice Kamto, les trois cas de figure se sont déjà présentés : primo, sur la question des élections locales de 2020, j'étais un fervent partisan du boycott, et le MRC a su réajuster sa stratégie dans mon sens. Secundo, sur le bannissement de Michèle Ndoki, j'étais favorable à cette exclusion, et la décision du parti fut conforme à ma vision. Et tertio, sur le cas Tamfu Richard, je n'étais pas gêné outre mesure par sa candidature, et le MRC a jugé au contraire qu'il avait dépassé le seuil de tolérance et était devenu d'une nuisance inacceptable.

Alors où est le problème ? Qu'est-ce qui vous fait trembler comme Aïcha ? Vous voyez bien qu'au MRC, ça discute, ça contredit, ça désapprouve... En un mot, ça échange, et c'est la décision majoritaire qui l'emporte. La majorité des signataires a estimé qu'il fallait exclure Tamfu Richard, et ainsi fut fait. Il en fut de même pour Michèle Ndoki. C'est l'essence même de la démocratie... (sauf si le Cartel de Yaoundé a une autre définition, on ne sait jamais !)

Je n'ai jamais été chassé du MRC depuis 6 ans, alors qu'il m'arrive souvent de contester ouvertement certains choix. La raison est simple, c'est que mes fameuses « contestations » se font toujours de manière argumentée et structurée. Je n'ai jamais insulté ou désavoué mon parti et son président, alors que je prétends en même temps en être membre. Je n'ai jamais accusé le MRC d'actes terroristes (comme Me Ndoki), ni sous-entendu que Maurice Kamto est un « pervers narcissique » (comme Me Tamfu). Imaginez que Messanga Nyamding avait dit les mêmes phrases : il n'aurait pas été simplement envoyé à Ngaoundéré. On lui aurait arraché le bras gauche, l'œil droit, la langue, le gros orteil, les deux testicules, avant de le pendre en plein midi à la poste centrale et d'allumer un grand feu sous ses pieds ! Or, le MRC lui, se contente d'expulser ceux qui agissent contre lui, en leur souhaitant bon vent, dans leurs nouvelles aventures.

D'ailleurs, si je fais souvent des sorties publiques alors que je pourrais très bien appeler Maurice Kamto et tout convenir par téléphone, c'est pour démontrer au RDPC (et surtout au peuple camerounais qui doit voter pour nous au plus tard en 2025) que le MRC n'a rien de l'image de la « secte » que le Gang de Yaoundé s'efforce à nous coller. Quand on est animé d'un esprit MRCiste honnête et sérieux, soucieux d'améliorer ce qui peut encore l'être, on peut émettre des observations à tout le monde, et même à Maurice Kamto. C'est bien pour cela qu'il s'est lui-même entouré de conseillers (et non parce que la très charmante Chantou de St Petersbourg lui a soufflé l'idée).

La secte, la vraie, c'est celle où vous finissez comme Martinez Zogo, Alain Fogue, Wilfried Siewe, Samuel Wazizi etc.... parce que vous avez exposé la nudité d'un roi médiocre. C'est celle où l'on vous explique que ce roi médiocre « va même au-delà de Jésus Christ » (coucou, Meka), et que même à 90 ans, il est assez jeune pour un nouveau mandat qui courra jusqu'en 2034 (où il aura alors 102 ans !).

D'ailleurs, l'expression « Quand Paul Biya dit va je va », est une création du RDPC (Rip Ma'a Foning). Ceci explique cela !

ET DONC ...

J'ai soutenu la candidature de Tamfu Richard, tout en précisant que je ne conseillais à personne de voter pour lui, car l'homme ne possède ni l'intelligence, ni l'affection populaire, ni les faits d'arme, ni le sacrifice, et encore moins la capacité du leader actuel à résister aux sirènes UPCisantes de Paul Atanga Nji. Autrement dit, j'ai soutenu sa candidature en toute conscience qu'elle ne servirait à rien, et qu'elle resterait extraordinairement décorative. C'est ce que l'on appelle une candidature cosmétique. Du « Make-Up politique », en somme. Et je continue d'ailleurs d'estimer qu'il était inutile de perdre son énergie sur un personnage au poids électoral inexistant. Mais en parallèle, je conçois fort bien le fait que la majorité du groupe des décideurs ait estimé que le vrai gaspillage d'énergie et de temps, c'était de continuer d'avoir dans nos rangs un personnage qui a oublié que la véritable cible, le véritable fléau c'est Paul Biya, et que nous devons nous focaliser sur sa chute définitive.

Toute entreprise parallèle n'étant que diversion, qui profite à son cartel.

Si j'ai défendu son droit à être candidat, ce n'est donc pas parce que l'individu méritait encore sa place au MRC - notamment après s'être montré solidaire envers l'approche contreproductive de Michèle Ndoki, ou pire, après avoir repris à son compte ce matin sur ABK Radio, le même discours tribaliste du régime, en arguant que ceux qui l'ont désavoué lors de la réunion du Directoire étaient « de la même aire géographique » !-, mais plutôt parce que, d'un point de vue personnel, je n'aurais eu aucun souci à continuer d'ignorer proprement sa présence et ses facéties. Ma concentration sur la cohorte de criminels de Yaoundé est telle que rien ni personne, pas même le plus divertissant des humoristes, ne pourrait réussir à m'en distraire, quand bien même il défendrait un agenda dessiné par l'ennemi. Bien entendu, ce n'est pas le cas de tout le monde, et beaucoup estiment au contraire (et également à juste titre) qu'il n'y a aucune raison de conserver un Argentin dans l'équipe du Brésil. Si en plus on a déjà éjecté les premiers Argentins renégats, alors cela devient aussi une question de continuité, de rigueur et de logique.

Car les enjeux sont gros.
Aussi gros que le tribalisme, le banditisme et l'inconsistance biyayistes".