Installé ce mercredi 08 juillet 2015 dans ses nouvelles fonctions de président de la Commission nationale de délivrance de la carte de presse, Sévérin Tchounkeu se dit déterminé à mettre fin au désordre qui règne dans la corporation des journalistes au Cameroun.

« Je mesure l’ampleur de la tâche, j’essaierai d’y donner le meilleur de moi-même. Je sais que très bientôt, je serai fâché avec mes amis, mais je serai fâché avec mes amis pour la bonne cause… Nous saisissons également l’interpellation des dirigeants de notre pays, et nous essaierons d’y faire droit en faisant respecter et en faisant appliquer ce que les états généraux de la communication nous ont révélé comme préoccupations. » A-t-il indiqué au cours de sa prise de fonction.

Issa Tchiroma Bakary, Ministre de la Communication qui présidait cette cérémonie a été très ferme dans les recommandations qu’il a formulées à l’endroit du patron du Groupe Equinoxe et son équipe. « Aujourd’hui, tout le monde sait que la presse, malheureusement, n’est pas exercée par ses professionnels. Les états généraux de la communication ont défini qui est journaliste. Qui doit l’exercer et dans quelle condition. Vous devez procéder à une identification sans complaisance de ceux qui doivent accéder au mérite de la profession de journaliste. Vous devez à contrario, en exclure ceux qui, à un moment ou à un autre poseraient des actes ou afficheraient des comportements contraires à un tel mérite. » A indiqué le patron de la Communication pour qui il faut même aller jusqu’à « amputer sans anesthésier ».

Sévérin Tchounkeu veut se donner les moyens de relever ce défi immense, lui qui a déjà élaboré un plan de travail. « D’ores et déjà, nous mettons certains membres de la commission en mission pour expliquer dans les rédactions, ce que nous attendons, à telle enseigne que quand nous ouvrirons des dépôts de candidature, que chacun sache à quoi s’en tenir. Et nous ne faisons plaisir à personne... Avant la fin de ce mois, nous effectuerons deux missions, l’une déjà confirmée en France, une autre aux Etats-Unis pour voir. Nous verrons également dans deux pays, au Sénégal et en Afrique du Sud, quel est le contenu qu’on donne à la carte de presse. Nous tirerons toutes les conclusions et nous essaierons de voir comment contextualiser ce contenu ici chez nous. »

Promet Sévérin Tchounkeu qui annonce les premiers fruits des actions de la commission de délivrance de la carte de presse au plus tard dans six mois. « Les défis sont faits pour être relevés. Nous sommes convaincus que dans les six mois, vous aurez de nos nouvelles », assure-t-il.

Mais l’équipe conduite par Sévérin Tchounkeu aura un caillou dans sa chaussure. Il s’agit du Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC), principal organisation du secteur de la presse qui a récusé cette commission.