Actualités of Wednesday, 6 April 2016

Source: 237online.com

Jean-Baptiste Ayissi Ntsama n'est plus

Jean-Baptiste Ayissi Ntsama Jean-Baptiste Ayissi Ntsama

Médaillé d’or de boxe aux premiers Jeux africains, Brazzaville 1965, le père des artistes Chantal, Imane et Ayissi Le Duc est décédé à près de 87 ans, hier à Yaoundé.

Lundi dernier aux urgences du Centre médical Le Jourdain au rond-point Nlongkak à Yaoundé, Jean-Baptiste Ayissi Ntsama a reçu les derniers soins et s’est éteint à près de 87 ans...

Il « était la vie », passionné, droit, généreux, riche d’histoires, engagé sur le ring et en dehors. Neuf heures après son décès hier, la nouvelle a eu le temps de se répandre.

Le père, médaillé d’or aux premiers Jeux africains de Brazzaville en 1965, a une renommée établie, ses enfants (Imane, Chantal, Le Duc) aussi. L’étroite véranda reçoit ses premiers « consolateurs ».

Mine d’enterrement, on est là pour soutenir la famille du conseiller, de l’éducateur, du parent de l’ami, du président... Qu’importe.

On porte le deuil. Dans le salon de sa modeste demeure au lieudit Sodecao à proximité du quartier Mvan, un poste radio transistor diffuse en boucle des chants religieux en langue ewondo. Un matelas habillé à même le sol, occupe un coin du salon.

C’est là que la veuve, Julienne Honorine Eyenga, Miss Unité nationale en 1960, passera ses journées jusqu’à l’inhumation, selon la tradition. Justine Marguerite Ndzie Ayissi épouse Kamwa (Fifi, deuxième fille sur trois du défunt) sera notre interlocutrice.

La voix rauque, les yeux cernés, signes d’une probable nuit blanche, elle raconte : « Sa santé était devenue fragile du fait de son âge. Mais samedi dernier, son ventre s’est mis à ballonner.

Nous avons appelé son médecin qui a prescrit des médicaments. Mais hier vers 22h, un de ses petits-fils nous a rendu visite. Il m’a dit : grand-père ne va pas bien ».

Après, tout s’est enchaîné. Fifi a accouru au chevet de son père, l’a conduit au Centre médical Le Jourdain où « des médecins l’ont tout de suite pris en charge aux urgences. Après une série d’examens et un scanner, des sondes ont été placées, il a été mis sous oxygène », décrit-elle.

« Il allait pourtant organiser un repas avec tout le monde le 25 avril prochain, comme tous les ans, à l’occasion de son anniversaire », regrette l’orpheline.

La boxe camerounaise doit beaucoup à Jean-Baptiste Ayissi Ntsama. Le Camp de l’Unité a vu le jour grâce à son entregent.

C’était une ancienne menuiserie. « C’est à lui que les Blancs ont rétrocédé cette grande menuiserie pour en faire le Camp de l’Unité aujourd’hui », explique Bertrand Magloire Mendouga, président de la Fédération camerounaise de boxe. Des coins de son domicile ont été érigés en Hall Of Fame.

Ses trophées et photos en noir et blanc, ses distinctions, celles de son fils, Frederick Ayissi Ntsama, lui aussi parti, sont visibles. Ancien champion de boxe anglaise d’Ile de France en 1956, il était coach de la discipline et a encadré Joseph Bessala, de regrettée mémoire.

Ses derniers jours, il passait des « heures à écrire la partie de cette histoire du Cameroun qu’il avait vécue », raconte Marguerite Ndzie. Président du parti des Démocrates authentiques du Cameroun (DAC), Jean-Baptiste Ayissi Ntsama laisse des militants et une grande famille sportive orphelins.