Le DG de la Camwater a été sommé par le ministre délégué à la présidence de la République en charge des Marchés publics, de déclarer sans délais la société Catracob Sarl, adjudicataire de l’appel d’offres national du 11 décembre 2014, portant fourniture de compteurs de consommation d’eau à son entreprise.
Il croyait avoir réussi son coup. Que non ! Aujourd’hui, Jean Williams Sollo ne sait plus à quel Saint se vouer. Selon des informations obtenues et recoupées par des équipes de reporters du bihebdomadaire La Météo, le directeur général (Dg) de la Cameroon water utilities (Camwater) vient d’être pris au dépourvu et aussitôt rappelé à l’ordre.
Le sujet, qui lui a valu un recadrage du ministre délégué à la présidence de la République en charge des Marchés publics (Minmap) est sa tentative d’attribuer et ce en violation des procédures et du code de déontologie en vigueur, un marché de fourniture de compteurs de consommation d’eau à la société Alima Obama dont il serait par ailleurs l’un des actionnaires, sinon le propriétaire.
Plus grave, il s’agit d’une entreprise qui pour plusieurs raisons, ne répond pas aux critères préalablement définis par la Commission de passation des marchés. D’abord, elle ne possède pas les équipements nécessaires, ensuite elle envisage simplement mettre à la disposition de la Camwater un excédent de compteurs actuellement stockés dans ses magasins, et enfin, la société Alima Obama n’était pas sur la liste des soumissionnaires.
Autant d’incongruités juridico-administratives qui ont poussé le Minmap à réagir, mieux à frapper du poing sur la table pour mettre fin à l’incurie, et à l’arnaque à ciel ouvert qui se préparaient avec la bénédiction du Dg de la Camwater. Ce dernier a bien de choses à se reprocher dans ce scandale. Lui qui est déjà cité dans d’autres faits de corruption et de détournements massifs de fonds publics, au point d’être à ce jour l’une des préoccupations centrales des fins limiers à la fois du Contrôle supérieur de l’Etat et du Tribunal criminel spécial.
Enquêtes
Mais, pourquoi Jean Williams Sollo (encore lui et décidément!) tient absolument à attribuer la livraison des fournitures de compteurs de consommation d’eau à la société Alima Obama? Les résultats des investigations menées par La Météo donnent du tournis au commun des mortels. Le directeur général de la Camwater est trempé jusqu’au cou, après avoir reçu de ses partenaires, -selon un membre de son entourage-, des dessous de table d’un montant de 30 millions Fcfa pour écarter la société Catracob Sarl au profit de la société Alima Obama.
Mais, il ne s’attendait pas à ce que son plan macabre fût déjoué par le ministre Abba Sadou. «Le Dg est aujourd’hui coincé entre deux feux. Il ne sait plus où donner de la tête après la sommation du ministre», indique sous anonymat un cadre de la Camwater que nous avons rencontré.
Selon notre source, qui n’a pas souhaité dévoiler son identité au risque de mettre en péril son poste de travail, «Jean Williams Sollo envisage déjà de restituer les 30 millions de dessous de table. Mais, les négociations butent sur une fin de non recevoir opposée par ses complices». Ces derniers n’entendent, sous aucun prétexte, lâcher prise.
M. Sollo s’est donc retourné, en catimini, vers le directeur général de Catracob Sarl, Mamouda Ali, pour un arrangement à l’amiable. Là aussi, peine perdue. M. Sollo a échoué dans sa tentative désespérée de trouver une issue heureuse à cette énième crise qui secoue la Camwater.
Après avoir conduit à la faillite l’Office national de développement des forêts (Onadef), l’un des fleurons de l’économie camerounaise il ya des années, et en même temps, après avoir vidé de ses ressources la commune d’Akono située à une cinquantaine de kilomètres au Sud de Yaoundé, Jean Williams Sollo, qui a miraculeusement échappé à la prison par des subterfuges dont il est seul à connaître les chemins, ne cesse de vider à présent les caisses de la Camwater, en toute quiétude.
Même les ouvriers chinois du projet Yato, réfractaires à tout acte de corruption, se plaignent du harcèlement de Jean William Sollo. Ce que ne cesse de dénoncer, avec des arguments en béton, votre journal.
Document
En effet, à travers plusieurs dénonciations de corruption et de détournement de fonds publics faites dans les colonnes de La Météo, les pouvoirs publics ont finalement décidé de mettre un terme à l’imposture et surtout permettre à Catracob Sarl de rentrer dans ses droits.
Pour ce récent cas précis, le ministre délégué à la présidence de la République en charge des Marchés publics (Minmap), Abba Sadou est sorti de ses gongs suite à un brûlot parvenu sur sa table, sous la forme d’une «dénonciation de corruption».
Un document de trois pages à glacer le sang dans les veines, avec copies au secrétaire général de la présidence (Sg/Pr), au secrétaire général des services du Premier ministre (Sg/Pm), au ministre de l’Eau et de l’Énergie (Minee), au Contrôle supérieur de l’Etat (Consupe), à la Commission nationale anti-corruption (Conac) et à l’Agence nationale d’investigation financière (Anif).
La croustillante missive, que votre journal a pu consulter dans les services du Minmap, pointe un principal acteur, présenté comme figurant «en bonne place» des «poches de résistance» contre l’assainissement des mœurs dans le domaine des marchés publics : le directeur général de la Cameroon Water Utilities (Camwater), Jean Williams Sollo.
L’auteur desdites dénonciations, le directeur général de Catracob Sarl, Mamouda Ali, décrit un «dirigeant [qui] viole régulièrement et ostentatoirement les dispositions» portant Code des marchés publics et qui énoncent, en leur article 2, les principes de liberté d’accès, d’égalité de traitement des candidats ainsi que la transparence des procédures. Affaire à suivre !