Dans un développement inattendu concernant la crise anglophone au Cameroun, Lucas Cho Ayaba, leader séparatiste de l'Ambazonie, a été arrêté en Norvège le 24 septembre. Cette information, initialement annoncée par la police norvégienne, a été confirmée par la radio publique camerounaise CRTV.
Selon la police criminelle norvégienne (Kripos), Cho Ayaba est soupçonné d'incitation à commettre des crimes contre l'humanité au Cameroun. Cette accusation, une première en Norvège, est passible d'une peine pouvant aller jusqu'à 30 ans de prison.
L'arrestation de Cho Ayaba s'inscrit dans le contexte d'un conflit sanglant qui secoue les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun depuis fin 2016. Ce conflit, qui oppose des groupes armés séparatistes aux forces gouvernementales, a déjà fait plus de 6 000 morts et déplacé plus d'un million de personnes, selon International Crisis Group (ICG).
Lucas Cho Ayaba est connu comme l'un des chefs de l'Ambazonia Defense Forces (ADF), un groupe armé séparatiste actif dans les régions anglophones. Ces groupes sont accusés de nombreuses exactions, notamment d'enlèvements de civils et de fonctionnaires.
L'arrestation fait suite à une plainte déposée aux États-Unis par Emmanuel Nsahlaï, avocat représentant un groupe de victimes de la crise séparatiste. Nsahlaï avait également sollicité une enquête auprès du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) en février 2024.
Cette arrestation marque la première fois que la Norvège interpelle un individu pour incitation à commettre des crimes contre l'humanité. Elle souligne l'engagement croissant de la communauté internationale dans la résolution de la crise anglophone au Cameroun.
L'arrestation de Lucas Cho Ayaba pourrait avoir des répercussions significatives sur le conflit en cours dans les régions anglophones du Cameroun. Elle soulève également des questions sur le rôle de la justice internationale dans la résolution des conflits africains.