Ses proches jubilent déjà. Amougou Belinga pourrait retrouver la liberté ce jour. Le PDG du groupe l'Anecdote poursuivi pour complicité de torture dans l'affaire d'assassinat du journaliste Martinez Zogo sera entendu ce jour par les juges de la cour d’appel du Centre. Cette audience fait suite à la demande de mise en liberté provisoire introduite par les avocats de l’homme d’affaires.
Pour l’écrivaine Calixthe Beya, cette audience est un test pour la justice camerounaise qui doit qui prouver ce jour aux yeux du monde son mode fonctionnement. « Le Cameroun nous démontrera demain (aujourd’hui ndlr) si la justice existe pour tous ou seulement pour les pauvres/ L'affaire Martinez Zogo nous donnera la pleine mesure de notre justice ! Justice pour Martinez Zogo », a-t-elle publié sur les réseaux sociaux.
L’ancienne candidate au poste de secrétaire général de la Francophonie n’ a aucun doute de l’implication d’Amougou Belinga dans l’assassinat du journaliste Martinez Zogo. Elle fut d’ailleurs l’une des premières personnalités du Cameroun à avoir annoncé son interpellation au Secrétariat d’Etat à la défense (SED).
Depuis son arrestation, contrairement aux autres accusés qui font profil bas, Amougou Belinga et son conseil multiplient des actions pour retarder le plus longtemps possible, le principal procès. Ils ont introduits plusieurs actions en justice qui pour les avocats de la partie civile ressemblent à un aveu de culpabilité.
CamerounWeb vous propose un extrait du communiqué des avocats de la partie civile
En qualité de représentants des parties civiles, il nous incombe de rappeler que la sérénité du débat public, qui souvent accompagne ler précède le débat judiciaire, ne peut être que gravement compromise et polluée par la diffusion d'informations parcellaires er biaisées, a fortiori lorsque ces informations portent sur des questions techniques et complexes.
Qu'on ne s'y méprenne pas : ici, tous les professionnels du droit dignes de ce nom savent que, s'agissant de la remise en liberté sous caution, la loi en vigueur l'interdit formellement en matière criminelle lorque l'emprisonnement à vie est encouru (art224 (2) du code de procédure pénale), ainsi que c'est le cas en matière de torture (art 277-3 du code pénal).
De même, il est nul besoin d'être grand clerc pour comprendre, s'agissant de l'accès au dossier d'instruction, que la loi distingue entre l'accès aux "actes «procéduraux, réservés au seul ministère public et aux "pièce", versées par les parties et seules accessibles à elles. (article 165 idem).
C'est pourquoi pour soutenir dans ces conditions que les refus opposés aux demandes des principaux inculpés et qui ne sont que les applications strictes de la loi, constitueraient autant d'entraves illégales à l'exercice des droits de la défense relève, au mieux, de la méconnaissance du droit; au pire de la mystification juridique.
Il va sans dire que si la défense est parfaitement libre d'initier toutes les procédures qu'elle estime utiles à son office, la multiplication inconsidérée de procédures périphériques visiblement vouées à l'échec ne peut desservir qu'un seul intérêt: celui d'une rupture avec un système judiciaire qu'on ne parvient pas à assumer à visage découvert et qui s'apparente, à bas bruit, à un terrible aveu de culpabilité pour ses clients.
Le respect de la mémoire du martyr Martinez Eogo, qui est la première condition pour que justice soit faite, mérite mieux que cela.