Ces chiffres qui font froid dans le dos sont forts évocateurs, surtout dans un pays qui vient de voir son économie placée sous ajustement structurel, on comprend mieux que nous sommes loin de sortir de l'auberge.

Comment comprendre que dans un pays comme le Cameroun où l'Etat a perdu tout contrôle face au dictat des multinationales, les brasseries du Cameroun en l'occurrence, que le peuple ne soit épargné, protégé de cette drogue qu'est l'alcool ?

Sachant que lorsqu'il est pris à forte dose, il conduit à l'ivresse, se traduit par une mauvaise coordination des mouvements, une élocution troublée, baisse de la vigilance, entraîne la somnolence, etc... La question qu'on est en droit de se poser est celle de savoir comment l'Etat intègre-t-il ce fléau dans l'avenir de sa population jeune ? Lorsqu'on sait que le président de la république aime à dire que cette jeunesse est le fer de lance de la nation. En d'autres termes, quel est le niveau de responsabilité de l'Etat face à ce phénomène grandissant ?Il n'est pas étonnant de voir les bars situés à proximité des lycées, collèges et universités sans que cela n'inquiète personne.

L'alcool étant une drogue dont la nocivité n'est plus à mettre en doute, l'OMS indique qu'il fait partie des premiers risques de morbidité et de mortalité dans le monde.

Quel Cameroun voulons-nous laisser à nos enfants ?

Les réponses à cette question passeront par une action plus pragmatique de l'Etat en matière de gestion de la cité. Pour y parvenir, voici quelques propositions :

-les autorités compétentes mettent plus de rigueur sur les politiques antialcooliques telles que l'interdiction de vente des boissons alcoolisées aux alentours des établissements et l'augmentation des prix des alcools ;

-les jeunes scolarisés doivent bénéficier de plus d'assistances sociales qui les écoutent et leur proposent des solutions aux problèmes familiaux ;

-les méthodes de prévention des enseignants soient améliorées par des séminaires. Les enseignants sont parmi les premières personnes qui peuvent sensibiliser cette jeunesse ;

-les parents s'activent à lutter contre l'alcoolisme en portant plus d'attention aux difficultés de leurs enfants ;

-la jeunesse doit également prendre conscience du grave danger que constitue l'alcoolisme pour leur santé et leur éducation. L'avenir du Cameroun est entre leur main.

En cette journée mondiale de la bière, buvons, avec modération surtout car, pour ceux qui auront envie de noyer leurs soucis, qu'ils se rappellent simplement que leurs soucis savent déjà nager.