Arrêté lui et plusieurs de ses présumés complices dans le cadre des enquêtes ouvertes pour élucider le meurtre de Martinez Zogo, Amougou Belinga va encore attendre quelques jours, avant de connaître son sort. Voici pourquoi.
Contrairement aux informations distillées sur la toile, Amougou Belinga n'est pas gardé par la gendarmerie et la police, juste dans l'objectif de détruire un homme d'affaires Ekang qui émerge.
Selon le journal L'Indépendant, si Amougou Belinga est encore au SED, c'est qu'il y a plusieurs points de tension dans les enquêtes ouvertes par la police et la gendarmerie.
Ce que les avocat d'Amougou Belinga, la gendarmerie et tous les Camerounais attentifs de cette affaire attendent, c'est l'ouverture de l'information judiciaire. Et c'est les éléments qui permettront d'ouvrir cette dernière qui traînent.
"La presse a campé au Tribunal militaire de Yaoundé. Le complément d'enquête instruit par le Commissaire du gouvernement en rapport à l'affaire Martinez Zogo, n'a pas apporté toutes les indices nécessaires, pour l'ouverture de l'information judiciaire tant attendue", peut-on lire dans le journal dans les kiosques ce lundi 27 février 2023.
Vers l’annulation de la procédure ?
Les enquêtes préliminaires n’ont pas pour but d’identifier les auteurs et commanditaires de l’assassinat de Martinez Zogo, mais de trouver des faisceaux d’indices qui permettront d’envoyer les suspects devant le commissaire du gouvernement puis le juge d’instruction militaire.
C’est ici que le juriste refroidit les ardeurs de plusieurs Camerounais. Sans même statuer sur le fonds, les juges pourront annuler toute la procédure si les avocats de Jean Pierre Amougou Belinga et compagnie parviennent à prouver l’existence de certains vices de procédure.
« Il faudrait par la suite l'information judiciaire qui va recommencer pratiquement à zéro et qui va mettre de côté certains éléments. On va arriver au jugement et comme je l'imagine, les avocats vont évoquer un certain nombre d'exceptions tenant même sur la procédure, les arrestations, sur un certain nombre de choses qui peuvent avoir pour effet d'annuler la procédure. Dans certains pays on l'a vu. Il y a eu mort d'homme et la procédure a été annulé parce qu'il y a eu dès le départ, des vices. », explique le juriste.
C’est en parle la raison pour laquelle Amougou Belinga et ses avocats étaient en colère jeudi lorsque l’avocat du suspect Justin Danwé a fait repousser la date de présentation des suspects au juge d’instruction en récusant le juge d’instruction actuel qui serait moins gradé que son client.
« C’est pour cette raison que le réquisitoire introductif d’instance – document par lequel le commissaire du gouvernement, Cerlin Belinga, saisit le juge d’instruction – n’a pu être produit. Une situation qui prolonge la garde à vue des différents suspects, ce qui a suscité l’ire des avocats d’Amougou Belinga, qui n’ont pas manqué de le faire savoir à ceux de Danwe. Si les renouvellements dans les tribunaux militaires interviennent habituellement en mars, il est fort probable que le ministère de la Défense revoie son calendrier », rapporte Jeune Afrique.
Grève de la fin
L’auteur de ces révélations n’est ni un journaliste, ni lanceur d’alerte. Youbass Mamouda connu sous le nom de Bachir est un homme de réseaux. Spécialisé en commercialisation et location de véhicules de luxe, il a été pendant longtemps, un proche collaborateur du sulfureux homme d’affaires Amougou Belinga. Bachir n’est pas un plaisantin. Jeté en prison à Kondengui après une brouille avec son ancien ami Amougou Belinga, il parvient à s’échapper de cet endroit hautement surveillé grâce à son réseau. C’est donc un évadé qui a toujours des éléments au sein de l’appareil judiciaire camerounais qui livre des révélations sur les premières heures de détention de Jean Pierre Amougou Belinga et Bruno Bidjang.
La collaboration entre le nouveau directeur des médias du groupe l’Anecdote et son employeur a pris un coup au Secrétariat d’Etat à la défense. D’après les révélations de Bachir, Bruno Bidjang a été accueilli à la brigade de la gendarmerie avec une bastonnade. Il est passé à table après avoir reçu deux coups de fouets. C’est ce qui expliquerait les révélations de Reporters Sans Frontières selon lesquelles, Bruno Bidjang collaborait avec les enquêteurs. Si cette information de Bachir est vérifiée, le journaliste aurait donc été victime de torture au SED.
Du fond de sa cellule, Amougou Belinga tient toujours à garder son rang de leader. Il se met souvent à l’écart refusant de se mélanger avec ses camarades d’infortune. Bachir confirme la grève de fin entamée par Amougou Belinga mais qui n’a duré que quelques heures. Il n’aurait pas résisté à un plat local préparé par sa belle-mère à la dernière minute. Melissa ne voulant pas laisser son mari affamé aurait donc filé à sa mère le plat préféré d’Amougou Belinga. C’est ainsi que cette dernière prépare le mets qu’elle apporte à son mari également placé en garde à vue au SED. L’odeur du repas aurait fait changer d’avis à Amougou Belinga qui aurait disputé la cuillère avec le jeune Bidjang qu’il ne supportait plus depuis ses révélations aux enquêteurs.