C’était suite à une plainte déposée par l’activiste camerounais le 20 juillet 2021 contre le ministre directeur du Cabinet civil, Samuel Mvondo Ayolo et l’hôtel intercontinental. Il s’indignait alors d’une violation faite à son domaine privé au moyen d’un appareil de prise de vue.

L’histoire remonte au 19 juillet 2021 lorsque Patrice Nganang décide par Internet, de réserver une chambre à l’hôtel Intercontinental de Genève. Ce que les uns et les autres ne savent pas encore, c’est que l’activiste camerounais avait en réalité pris cette chambre dans le but d’encourager les miliciens de la Bas qui envisageaient manifester contre le séjour de Paul Biya dans la capitale suisse. Il comptait ainsi « percer l’énigme de la présence de Paul Biya ». Dans un article paru le 24 juillet 2021 dans le quotidien le Temps, Patrice Nganang va clairement affirmer soutenir « intellectuellement toute action qui vise à faire tomber ce pouvoir tyrannique. » Seulement ses ambitions diaboliques vont prendre un sacré coup avec ce retard accusé par la grève des employés de la compagnie aérienne Air Portugal, si bien que qu’il va se retrouver à Lisbonne pendant la manifestation.

L’objet de sa plainte résulte alors du fait qu’une fois à Genève, en voulant se rendre dans sa chambre à l’hôtel Intercontinental, il va constater « la présence de membres du service de sécurité du président camerounais Paul Biya. » C’est du moins ce qui est marqué dans ce compte-rendu d’audience publié le 1er octobre 2021 et abondamment relayé sur les réseaux sociaux.

Patrice Nganang va également préciser avoir constaté la présence de Samuel Mvondo Ayolo, le directeur du cabinet civil du président. Seulement Patrice Nganang qui comptait alors donner une conférence de presse le même jour sera finalement éconduit de l’hôtel Intercontinental par un représentant dudit hôtel qui va lui rappeler qu’il ne pourra malheureusement pas passer la nuit dans cet établissement hôtelier.

Et qu’il sera par la même occasion remboursé. Ainsi, en quittant l’hôtel Intercontinental pour se rendre à l’hôtel Cornavin, où il avait finalement établi ses quartiers, Patrice Nganang dit avoir constaté 4 photos de lui « marchant de long en large dans le vestibule de l’hôtel Intercontinental » qui circulaient sur Internet. L’infortuné soupçonnait alors le Dcc, Samuel Mvondo Ayolo, d’avoir ordonné qu’il soit photographié, pourtant sa venue en Suisse avait été abondamment médiatisée non seulement par les médias camerounais, mais également sur les réseaux sociaux, causant ainsi des débats et polémiques.

Seulement le tribunal va indiquer que le fait pour Patrice Nganang de se retrouver au hall de l’hôtel Intercontinental ne peut être qualifié de secret, son déplacement ayant été médiatisé avant son arrivée et aucune précaution particulière n’ayant été prise pour cacher sa présence en ce lieu. Et d’ajouter : « Il ne saurait davantage être qualifié comme relevant du domaine privé, les photos ayant été, à vous lire, prises non pas dans votre chambre ou dans un autre espace privatif, mais dans le hall de l’hôtel, lequel est susceptible d’être fréquenté par tout un chacun. » Faute de violation de cette disposition par le Dcc, Samuel Mvondo Ayolo, ou de manière plus large par l’auteur des photos alléguées, le tribunal va servir un énième désaveu à cet activiste aujourd’hui en mal de repères.