Actualités of Tuesday, 26 July 2022

Source: Le Messager

Justice : nouveau rebondissement dans l’affaire Raphaël Mvogo

Lejeune Mbella Mbella , ministre des affaires étrangères du Cameroun Lejeune Mbella Mbella , ministre des affaires étrangères du Cameroun

L'administration en charge de la diplomatie elle-même déclare que l'ambassade de Chine a installé en son sein « sans autorisation » l'agence de presse officielle de son pays.

Dans un pays qui se respecte, l'ambassade de Chine au Cameroun aurait été sommée immédiatement de verser à Raphaël Mvogo la totalité de ses indemnités de licenciement ainsi que la réparation de tous les préjudices subis, puis invitée par les autorités de la République de s'expliquer sur l'installation en son sein « sans autorisation » du bureau de l'agence de presse Chine nouvelle (Xinhua). D'autant qu ' une instruction présidentielle avec la mention « très urgent » a été donnée à Lejeune Mbella Mbella, le ministre des Relations extérieures, de régler sans délai le litige de travail qui oppose le célèbre journaliste camerounais à ses exemployeurs chinois. Dans notre pays donc, ainsi que les responsables du Minrex ont eux-mêmes avoué aux fins limiers du Sed il y a trois ans, l'agence de presse Chine nouvelle n'est liée par l'administration camerounaise par aucune forme de procédure et par conséquent aucune existence légale. En d'autres termes, elle n'existe pas. Ainsi, l'ambassade héberge en son sein, soit un fonctionnaire, soit une fonctionnaire venu de Pékin, auquel ou à laquelle est attribuée la fonction de « correspondant de Xinhua de l'ambassade de Chine » . Et une carte d'identité spéciale, c'est-à-dire un document diplomatique lui accordant des privilèges diplomatiques, est sollicité auprès du ministère des Relations extérieures pour permettre à l'intéressé (e) d'exercer en toute tranquillité. C'est ce qui ressort de celle délivrée à Qiao Benxiao, arrivé en 2017, et dont Le Messager a pu obtenir copie. « Pour accepter de rejoindre Chine nouvelle qui m'avait démarché, j'avais exigé des garanties pour ma sécurité sociale. Ses responsables m'avaient fait comprendre qu 'elle jouissait d' une existence légale découlant des accords de siège conclus avec l'État du Cameroun. Mais plus tard je découvre que, comme pour les autres employés camerounais que j'avais sous mon encadrement, j'ai été affilié à la Cnps comme employé de l'ambassade de Chine et qu 'il m'est impossible de jouir des prestations sociales. Quand je me demande des explications, je n'ai pas de réponse » , nous a confié Raphaël Mvogo.


Rupture abusive de contrat
Chine nouvelle choisit plutôt de contourner le problème en annonçant par un mail le 10 septembre 2018 à Raphaël Mvogo un projet de rationalisation de la gestion des effectifs comprenant la résiliation des contrats des employés camerounais dont le journaliste, puis la signature par ceux-ci de nouveaux contrats avec une agence de gestion des ressources humaines. Ce qui s'entend tout simplement par rupture abusive de contrat. Avant de saisir le Minrex, c'est-à-dire la diplomatie camerounaise, Raphaël Mvogo prend soin d'aller à l'inspection du travail qui statue sans tarder. C'est une affaire grave. Les autorités camerounaises auraient dû s'en servir pour demander des explications officielles à la Chine pour les activités illégales de son agence de presse et réclamer des compensations financières. La Chine a beau être un partenaire stratégique du Cameroun, mais entre partenaires l'on se doit de se respecter. Sinon ce n'est plus du gagnant-gagnant.