Pas d’état d’âme lorsqu’il s’agit de faire respecter le droit. Le tribunal militaire ne lésine sur les moyens pour ramener à la raison les hommes en tenue auteurs d’actes contraires à la discipline militaire. Dans son édition du 7 novembre 2016, L’Œil du Sahel recense quelques cas pour illustrer cette réalité.
«D’abord, le cas d’un jeune soldat originaire de l’Extrême-Nord qui vient d’écoper de six mois d’emprisonnement pour complicité à un vol d’équipements militaires. Le condamné a du mal à retenir ses larmes, la prison militaire est «un enfer», renseigne- t-on. Une affaire moins triste est appelée par la suite, celle de deux militaires, une femme et un homme, pris en flagrant délit d’ébats sexuels à leur poste. Traduits devant le tribunal militaire pour violation de consigne, l’étonnement du public et de la présidente du tribunal nait du fait que l’homme plaide coupable et la femme, non. Autre cas pour le moins banal dans les villes et campagnes camerounaises, c’est bien celui d’un militaire devant la barre pour violation du Code de la route. Il est reproché à l’accusé de s’être permis de rouler à gauche dans un bouchon, faisant prévaloir ses insignes militaires et causant des dommages à un usager civil».
Des cas qui démontrent que les militaires ne jouissent pas d’impunité comme une partie de l’opinion le pense. L’occasion aussi pour le journal de rappeler le domaine de compétence du tribunal militaire: «des infractions purement militaires prévues par le code de justice militaire; des infractions de toute nature commises par des militaires avec ou sans co-auteurs ou complices civils, soit à l'intérieur d'un établissement militaire, soit dans l'exercice de ses fonctions ; des infractions à la législation sur les armes à feu de guerre ou de défense; du vol avec port d'arme à feu; des infractions de toute nature où se trouve impliqué un militaire ou assimilé, perpétré en temps de guerre ou dans une région soumise à l'état d'urgence ou d'exception; des infractions de toute nature commises par des personnes civiles dans un établissement militaire ayant soit occasionné des dommages aux équipements militaires, soit porté atteinte à l'intégrité physique d'un militaire; de toutes les infractions relatives à l'achat, la vente, la confection, la distribution, le port ou la détention d'effets ou insignes militaires tels que définis par des règlements militaires».
Une preuve que les militaires sont justiciables au même titre que les civils.