Employé dans les services du Premier ministre, l’homme qui se présente comme étant un membre intouchable du parti au pouvoir, réglerait les comptes de ses adversaires en les livrant aux forces de l’ordre comme étant des Ambazoniens ou membres du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun. Recherché par la police pour répondre de ses actes, il disparaît de la circulation.
Ndi Anaga Alfred, qui travaille dans les services du Premier ministre (PM) et est domicilié au quartier Essos à Yaoundé, a perdu le sommeil. Il fait l’objet d’une plainte pour blessures déposée à son encontre à la direction de la police judiciaire par une de ses victimes, en l’occurrence, Joël Kana, qu’il a copieusement tabassé alors ce dernier allait lui remettre une convocation des enquêteurs de la police judiciaire en compagnie d’un huissier de justice. D’autres tentatives de le retrouver à son domicile d’Essos, qu’il aurait déjà quitté, ont été vaines. La dernière tentative remonte au 6 mai 2022.
Selon Me Amongwa, l’avocat du plaignant, Alfred Ndi Ananga est originaire de la région du Nord-Ouest. 11 passe pour un membre du Rassemblement démocratique du Peuple camerounais (Rdpc) et une élite influente de son village, Esimbi, dans le département de la Memchum. L’avocat explique que M. Ndi Ananga Alfred sème la terreur au sein de l’association des ressortissants de son village à Yaoundé.
Lorsqu’ils sont en réunion, il traite ceux qui ne sont pas du même avis que lui d’Ambazoniens ou de membres rebelles du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) et les dénonce comme tels à la police. C’est l’arme qu’il utilise régulièrement, dit l’avocat, pour régler tes comptes à ses contradicteurs. Les cas de dénonciation de ce genre sont légion.
En revisitant son palmarès dans ce domaine, l’avocat évoque quelques cas illustratifs. Le premier concerne un groupe de 13 personnes résidant toutes à Yaoundé qu’il avait indexées comme étant des Ambazoniens. Ces derniers avaient été appréhendés et conduits à la Délégation générale à la Sûreté nationale (Dgsn), mais au terme de l’enquête ouverte sur l’affaire par la Dgsn, tes mis en cause avaient été relaxés purement et simplement pour faits non établis.
Déçu par cette décision des enquêteurs de la police, M. Ndi Ananga Alfred ne lâche pas prise, poursuit l’avocat Dans le but de nuire à ses frères, il va revenir à la charge en les dénonçant au Secrétariat d’Etat à la Défense (SED). Là encore, celui qui se présente également comme «l’homme des relations» et époux d’une fille originaire de la Région du Sud, va mordre la poussière.
Le second cas et dernier en date, est celui de Ihims Hamelt Koudi qu’il accuse de financement de terrorisme. Ce dernier est en garde à vue à la police judiciaire qui serait déjà informée des pratiques de M. Ndi Ananga Alfred Les enquêteurs de la PJ, qui soupçonnent un règlement de compte dans cette affaire, ont décidé d’approfondir l’enquête en convoquant à plusieurs reprises le dénonciateur qui a pris la clé des champs.
Rappelons que Oteh David Kudi, un ancien adjoint au maire de la localité de Banakuma dans le Nord-Ouest, et Kudi Felix, conseiller municipal dans la mairie et représentant des personnes déplacées de la crise du Noso à Yaoundé, et Kum Stephen Ihimbru, un homme d’affaires exerçant à Yaoundé, ont tous subi tes affres de M. Ndi Ananga Alfred.