Actualités of Sunday, 1 April 2018

Source: hurinews.com

Justice: un torchon à l'origine d'un nouveau procès contre Vamoulké

Amadou Vamoulké Amadou Vamoulké

L’ancien directeur général de la Cameroon radio and television et 8 cadres de cette entreprise ont été inculpés récemment pour détournement de 25 milliards de F CFA. A l’origine de cette nouvelle procédure, un rapport d’audit bâclé et cousu de toute pièce qui viole le principe du contradictoire.

Ainsi, la justice aux ordres de Paul Biya ne veut aucunement laisser de répit à Amadou Vamoulke. Alors que son procès pour détournement de 3 953 194 470 F ouvert depuis fin août 2017 piétine au Tribunal criminel spécial, revoilà l’ex-directeur général de la Cameroon radio and television (Crtv) et 8 cadres de l’office de radio et télé public inculpés pour une affaire de détournement de 25 milliards de F CFA tirés par les cheveux.

A l’origine de cette nouvelle procédure qui s’est déclenchée entre le 22 et le 23 février dernier, un rapport d’audit de 92 pages du cabinet BB Advisory and Audit. Dans son rapport bâclé qui pue l’amateurisme et la volonté de nuire, l’auditeur conclue à des détournements imaginaires sans jamais avoir rencontré les accusés. Du moins, le contenu de son rapport ne le laisse pas croire.

Au sujet de la gestion de la redevance audiovisuelle (Rav), le rapport parle d’un différentiel de 11,76 milliards de F CFA entre la Rav comptabilisée par la Crtv et celle encaissée au Trésor. L’auditeur conclue à un détournement d’argent sans avoir cherché à savoir comment et à quelle fin auprès des services financiers de la Crtv.


D’après ce rapport d’audit, 10,7 milliards de F CFA représentant la somme des mouvements financiers comptabilisés à la Trésorerie générale ne figurent pas dans le compte Trésor tenu par la Crtv. L’auditeur estime que la Crtv ne peut pas apporter les justificatifs de cette somme et parle de détournements de fonds alors que nulle part son rapport n’indique qu’il a cherché à entrer en possession de ces justificatifs auprès des services financiers de la Crtv.

Autre somme prétendument détournée par Amadou Vamoulké, selon le rapport d’audit, celle de 4,2 milliards de F CFA à travers les paiements irréguliers sur les comptes bancaires, c’est-à-dire des transactions bancaires non retracées dans les journaux de l’entreprise. A-t-il cherché à obtenir ces justificatifs et auprès de qui ? Le rapport ne nous fournit pas de réponse à propos.

Le rapport revient également sur le paiement du carburant et des cartes de crédits de communication ainsi que des droits de retransmissions des matchs de football de plusieurs centaines de millions sans appels d’offres. Comme si pour acheter des droits de retransmission des matchs d’une compétition internationale, il faut lancer un appel d’offre. De surcroît, l’audit reconnait que le paiement de la dépense y relative est effective mais parle du « détournement » du seul fait de l’absence d’un appel d’offres lancé. Alors qu’il ne s’agit ni plus ni moins que d’une faute de gestion que seul connaît le Contrôle supérieur de l’Etat et non un juge pénal selon la loi du 5 décembre 1974 portant contrôle des ordonnateurs et comptables des crédits publics.

C’est pour toutes ces broutilles qu’Amadou Vamoulké et ses anciens collaborateurs sont en passe d’être jugés dans les prochains mois par un Tribunal criminel spécial qui n’a pas achevé de dévoiler son impuissance parce qu’instrumentalisé par des forces tapies à la présidence de la République du Cameroun heurtées par la rigueur managériale d’Amadou Vamoulké qui a mis à mal leurs intérêts mafieux.