Actualités of Wednesday, 22 November 2023

Source: www.camerounweb.com

Justin Danwe et Maxime Eko Eko : les masques tombent enfin

Eko Eko nie les faits Eko Eko nie les faits

Les Camerounais ne connaîtront pas de sitôt la vérité dans l’affaire d’assassinat du journaliste Martinez Zogo. Les confrontations qui ont eu lieu du 14 au 16 novembre 2023 entre Justin Dnawe, le chef des opérations de la DGRE et son patron Maxime Eko Eko n’ont pas parmi de situer l’opinion. Danwé présenté comme chef du commando qui a tué le journaliste Martinez Zogo maintient ses déclarations. Il dit avoir agi sur instruction de son patron Maxime Eko Eko. Ce dernier rejette catégoriquement cette grave accusation. Le journaliste Boris Bertolt a fait un compte rendu de l’audience.

COMPTE RENDU

Au cours de son audition du 6 au 9 novembre 2023, Justin Danwe avait indiqué avoir rencontré Maxime Eko Eko les 18 et 23 janvier 2023 pour lui rendre compte de l’opération d’enlèvement et d’assassinat du journaliste. Maxime Eko Eko dément. Le ministère public, conduit par le commissaire du gouvernement, Belinga Cerlin qui mène l’interrogatoire, fait appel sur le champ à la secrétaire particulière de Maxime Eko Eko qui déclare : « il (Justin Danwe) n’a accédé que deux fois durant cette période au bureau dans le cadre de la cérémonie de vœux et de la fête des médailles, les 24 et 25 janvier quand il était question de refaire le groupe des présents (quartier consigné) et parce que Danwe cherchait le drapeau ». Justin Danwe persiste.

C’est alors que des vidéos de surveillance de la DGRE contenues dans une clé USB sont projetées montrant qu’au cours des journées du 18 et 23 janvier 2023, Justin Danwe est resté toute la journée dans son bureau. S’agissant de la journée du 23, on y voit Justin Danwe qui reçoit des personnes, y compris des agents du BIR. Il remet également de l’argent à certains visiteurs. Aucune trace d’une visite au bureau de Maxime Eko Eko. Car depuis la note prise le 12 novembre 2021 par le patron de la DGRE, plaçant désormais la direction des opérations sous la responsabilité du conseiller technique N1, James Elong Lobe, Justin Danwe n’avait presque plus de contact direct avec le patron de la DGRE.

SUIVI DE MARTINEZ ZOGO

Autre point d’achoppement au cours de la confrontation, le suivi du journaliste Martinez Zogo. Au cours de son audition, Justin Danwe affirme que Martinez Zogo faisait l’objet d’un suivi par la DGRE. Il précise : « En 2021, le DG avait tenu une réunion au centre de situation au cours de laquelle il nous a fait suivre un audio de Martinez Zogo qui l’insultait copieusement ». Selon le directeur des opérations, Maxime Eko Eko aurait déclaré au cours de cette réunion : « On ne me diffame pas impunément ». Ce que Maxime Eko Eko a démenti y compris la tenue d’une telle réunion.

Au cours de son audition une semaine avant, le directeur des opérations avait d’ailleurs cité James Elong Lobe le Conseiller technique N1 comme témoin. Question du commissaire du gouvernement : « Est-ce qu’au cours de ces réunions, il y a eu une évocation ou réunion portant sur Martinez Zogo ? ». James Elong Lobe répond par la négative. Il précise par ailleurs : « quand il y a une réunion de crise et qu’un sujet pertinent est examiné, il y a une décision qui est prise avec assignation de tâches pour le suivi ; et il y a un suivi qui se fait à chaque réunion de crise. Je m’étonne donc que pour des consignes qui auraient été données en 2021 et exécutées en 2023, car il y aurait eu un suivi et une actualisation ».

CENTRE DE SITUATION DE LA DGRE

La directrice du service des écoutes de la DGRE, elle, également convoquée, est formelle : « il n’y a jamais eu à ma connaissance une réunion où à la Une l’écoute d’une bande concernant Martinez Zogo ». Le directeur de la recherche de la DGRE cité par Danwe comme témoin de ladite réunion est à son tour convoqué. Ce dernier déclare : « je ne me souviens pas avoir participé à une telle réunion ». Il ajoute par la suite : « la convocation au centre de situation se fait par message Sms du chef de centre avec l’objet pour que chacun se prépare. Une fois sur place, le chef de centre rappelle la raison de la réunion et je suis le 1er en tant que directeur de la recherche à recevoir la parole de la part du chef de centre pour faire le point sur les sujets de la convocation (point de situation). Je jure sur Dieu n’avoir jamais entendu le nom de Martinez Zogo lors de nos réunions au centre ».

Pour avoir les idées claires, au dernier jour de la confrontation, le commissaire du gouvernement suspend les échanges à 14h25 pour faire venir deux ingénieurs de la DGRE responsables techniques du centre de situation qui confirment les propos du Conseiller technique N1 et du directeur de la recherche.