Actualités of Saturday, 26 April 2025

Source: Le Courrier du Cameroun

Kamto a quitté le gouvernement sur une promesse: voici les raisons

Le Professeur Maurice Kamto avait quitté le gouvernement dans l'espoir d'y revenir comme Premier Ministre une fois Marafa Hamidou Yaya élu Président révèle Vincent Sosthène Fouda

Le prof Maurice Kamto a quitté le gouvernement sur une promesse – celle d’y revenir plus fort dans le premier gouvernement de Marafa Hamidou Yaya.
Malheureusement la stratégie n’a pas marché.

Le Cameroun a une tradition de démission, ce n’est pas assez original – Charles Okala, Ahmadou Ahidjo furent pousser à la démission du premier gouvernement de Mbida par Pierre Mesmer. J’ai eu l’occasion d’en discuter plusieurs fois avec le Premier Ministre Pierre Messmer.

Mbida tenta en vain de former un nouveau gouvernement sans succès puisque Charles Okala refusa d’en faire partie c’est ainsi que Ahmadou Ahidjo Babatoura fut chargé de former un nouveau gouvernement le 18 février 1958. La tragédie de la tentative de coup d'État du 6 avril 1984 au Cameroun s’est aussi nouée autour des démissions de certains ministres originaires du nord Cameroun afin de faire tomber le régime du Président Biya.

Les événements de la nuit du 5 au 6 avril 1984 ne sont donc que l’aboutissement de ce qui se jouait en coulisse en terme de démission et de non démission. Pas que! Je le concède mais justifie certainement la longévité de certains dans les cercles du pouvoir, Ayang Luc ou la famille Mey.

Le 18 juin 1983, Ahmadou AHIDJO a essayé conformément à la manœuvre qui lui avait déjà permis par le passer de renverser Mbida de faire démissionner les ministres originaires du Nord Cameroun.

Le Ministre d’État Marafa Hamidou Yaya avait misé sur quelques entrées à l’Élysée et sur le fait que Nicolas Sarkozy fonctionnait comme un bulldozer. Je l’ai vu démettre le président de Madagascar au 12ème sommet de la Francophonie à Québec au Canada. Il avait aussi misé sur le soutien de la Franc-maçonnerie française.

Avait-il des soutiens réels au Cameroun? Difficile pour moi de l’affirmer car quand il a été jeté en prison autour de lui, je n’ai vu que son beau-frère et un jeune avocat qui est devenu un ami et que j’ai retrouvé au Conseil Constitutionnel défendant le parti au pouvoir.

De cette partie de l’histoire des partis politiques de notre pays, de la conquête du pouvoir d’État et des hommes qui y aspirent je garde un triste souvenir. Une fois que le Ministre Marafa a été débarqué du gouvernement j’ai vu la fragilité des alliances.

Jeannette Marafa est décédée à Paris le 25 Aout 2017 quelques jours seulement après ma maman. Le clan Bolloré Sarkozy a brillé par son absence pendant la maladie comme pendant les obsèques qui ont suivi le 31 aout au cimetière de Batignolles dans le 17ème arrondissement de Paris.

J’ai entendu les gens amoindrir le poids politique de monsieur Jean François Copé dans les années 2012 alors qu’il est président de l’UMP et que c’est son directeur de cabinet Jérôme Lavrilleux est le directeur de campagne du candidat Président Nicolas Sarkozy candidat à sa succession.

Ils n’ont pas compris que la politique est une question d'opportunités à saisir et les plus opportunistes qu'importe la moralité sont toujours ceux qui s'en sortent. Il n'y a pas d'odeurs qui dérangent.

Marafa aurait-il été arrêté si entre les deux tours de la présidentielle française, Yaoundé avait été convaincu que Sarkozy gagnerait la présidentielle ? Seul justement Yaoundé pourrait répondre à cette question. Tout comme qui peut expliquer aujourd’hui en se remettant dans les conditions et la réalité qui furent celle de l’époque ce qu’aurait été le Cameroun si Édouard BALLADUR en 1995 avait été élu président en France. Vous vous demandez où je veux en venir ? Le Cameroun oui toujours le Cameroun, car le RDPC s’était alors retrouvé à Paris faisant campagne pour les deux candidats de droite.

Dzogang Albert alors député du RDPC faisant campagne pour Édouard BALLADUR et Grégoire OWONA faisant campagne pour Jacques CHIRAC. Nous savons aujourd’hui ce qu’est au présent de l’indicatif la trajectoire politique et la stature d’homme d’État des deux hommes.

Je me suis essayé à retrouver cet épisode de la vie politique de Dzogang Albert dans son CV politique, rien. La vérité existe, on n’invente que le mensonge. Je le prends à Voltaire. Mais si on ment sur de si petites choses quand on sait que la politique est l’art de mentir à propos, alors qu’en sera-t-il des grandes ? Alors il est facile de poser des jugements ou d’émettre des critiques mais il est mieux de commencer par s’assumer. J’ai appris à mes enfants que tout ce que je rends publique par écrit est un héritage que je forge pour eux et demain ils devront l’assumer exactement comme je le porte moi-même aujourd’hui.
Levinas ne serait pas d’accord avec moi mais Bourdieu si.

Je comprends qu'en politique, il n'y a pas d'amis, il n'y a que des intérêts en commun à préserver, conserver qu'importe les moyens et tous ceux qui sont en posture de contester, ceux-là, sont des adversaires voire ennemis. Je me suis engagé en politique sans ennemi parce que le Cameroun a payé déjà un lourd tribut dans l’esclavage, la colonisation et la décolonisation. Nous pouvons débattre sans combattre nous pouvons gagner sans humilier l’autre.

Je comprends qu'avec la politique, tout est circonstanciel. La vérité est contextuelle, les principes sont volants, les normes sont à usage temporel et discrétionnaire. Que l'usage impose la posture. Comprenons-nous bien, le Cameroun de 2025 ne reviendra pas à ceux qui auront su le plus comploter les uns contre les autres, mais à ceux qui se seront engagés pour servir le Cameroun. Voilà pourquoi je ne peux ne pas être là avec ma plume et mes idées le pays en a besoin.