Actualités of Saturday, 22 April 2023

Source: www.camerounweb.com

Kidnapping de riches commerçants : le BIR mis à nu par un journal français

L'armée n'a pas encore réagi L'armée n'a pas encore réagi

Le journal français Libération porte de graves accusations sur certains éléments du Bataillon d'Intervention Rapide (BIR). Des militaires de cette unité d'élite de l'armée camerounaise sont accusés de faire partie d'un réseau mafieux de Kidnapeurs. Selon le journal français, ces militaires positionnés dans l'Adamaoua pour lutter contre le banditisme transfrontalier, prennent pour cible les riches commerçants de la localité.

"Protecteurs ou racketteurs ? Au Cameroun, les soldats d’élite du Bataillon d’intervention rapide (BIR) sont parfois passés de l’un à l’autre. Les militaires de cette unité ont à l’origine été déployés dans les régions frontalières de l’Est et de l’Adamaoua pour combattre les bandes de rebelles centrafricains qui s’y étaient implantées il y a une dizaine d’années. Mais ils sont aujourd’hui accusés de reproduire, en toute impunité, les méthodes des bandits qu’ils ont affrontés avec succès : la prise d’otage et la torture de riches commerçants ou hommes d’affaires, libérés contre le versement de rançons.", écrit le journal qui indique avoir reçu les témoignages de trois présumés victimes de ces militaires pourris.

"Trois victimes du BIR ont raconté à Libération les sévices qu’ils ont subis ces dernières années aux mains des soldats de l’armée camerounaise. Ils ont porté plainte séparément devant le tribunal militaire de Ngaoundéré, chef-lieu de la région de l’Adamaoua. En vain : les hauts gradés qu’ils accusent d’avoir commandité leur rapt et les soldats qui les ont maltraités sont toujours en poste. Protégés, semble-t-il, par l’institution militaire.", ajoute le journal.
Le kidnapping semble un business rentable dans cette partie du Cameroun. Les auteurs de cette activité criminelle auraient déjà encaissé des milliards de francs CFA.

« Pour les porteurs d’armes, la prise d’otage est devenue une activité lucrative dans l’Est et l’Adamaoua. En dix ans, plus de 3 milliards de francs CFA (environ 4,5 millions d’euros) – en argent liquide, en or, en diamants, ou en têtes de bétail – auraient été versés aux différents groupes de ravisseurs qui écument la région, selon l’Association de développement social et culturel des Mbororo », rapporte Libération. Les autorités militaires suspectées de couvrir les éléments du BIR cités dans ces crimes n’ont pas encore fourni leurs versions des faits.
Des éléments du BIR interviennent sur de nombreux théâtres d’opération au Cameroun. Ils sont ainsi présents dans la partie septentrionale du pays où ils luttent contre le groupe armé Boko Haram et dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest où ils tentent de faire asseoir l’autorité de l’Etat face aux groupes armés séparatistes dénommés les Amba Boys.