Le Comité international de la Croix rouge boucle ce vendredi quatre jours de distribution, à plus de 2500 ménages, des produits de première nécessité dans cette zone frontalière.

Au total, ce sont 2500 familles, soit plus de 15 000 personnes déplacées de l'arrondissement de Kolofata, qui ont bénéficié de la distribution des denrées alimentaires organisée par le Comité international de la Croix rouge (CICR).

Il s'agit des victimes des exactions des combattants de la secte terroriste Boko Haram basée au Nigeria. Elles ont reçu du riz, de l'huile de table, de la farine de soja...

Depuis 2014, les populations des zones transfrontalières en milliers, fuyant la guerre, ont abandonné leurs villages pour chercher refuge ailleurs. « Même ici à Kolofata, la situation n'était pas calme comme vous voyez aujourd'hui.

Le retour massif des gens est une preuve que la vie reprend. Comme l'armée veille jour et nuit, en quelques semaines, les gens sont revenus en grand nombre», nous révèle Talba Lamine, chef de canton. Car « il y a quelques semaines, même le CICR ne pouvait pas oser organiser une telle distribution ; c'était dangereux», poursuit le chef traditionnel.

En effet, d'après le constat fait sur le terrain, les populations qui avaient déserté leurs villages pour des localités éloignées reviennent, mais la majorité est installée à Kolofata. Aujourd'hui, d'après des informations recueillies à bonne source, c'est plus de 20 000 déplacés qui y vivent ajoutés aux 10 000 âmes autochtones.

Kolofata est en train de refaire son plein d'œuf. Or, ayant quitté leurs villages depuis deux à trois ans, ces populations n'ont pas eu le temps de cultiver les champs.

La distribution des denrées organisée par le CICR trouve en cela tout son sens. Cette distribution, signalons le, vient en appui aux multiples dons du chef de l'Etat dont les populations bénéficient depuis plus de trois ans.