Actualités of Tuesday, 6 September 2022

Source: www.camerounweb.com

Kondengui: Cyrus Ngo'o échappe une fois encore au pire

Le président de la Coupr suprême sauve le DG du PAD Le président de la Coupr suprême sauve le DG du PAD

Loin derrière les projecteurs, la procédure judiciaire ouverte contre le directeur du Port Autonome de Douala Cyrus Ngo’o connait un nouveau rebondissement. Le membre influent du RDPC qui a échappé une première fois à une arrestation spectaculaire grâce à l’intervention de Paul Biya et Mbarga Nguelle, s’offre une nouvelle fois un répit.

Le journal Kalara révèle que le Directeur du Port autonome de Douala a réussi à récuser les juges en charge de son affaire. Il avait estimé que ces derniers agissaient sous pression. Le président de la cour suprême l’a suivi et ordonné la suspension de l’examen de l’affaire qui l’oppose à Nasser Bou Hadir.

« Saisi par le DG du PAG qui estime que les juges de Douala subissent des pressions dans le procès qui l'oppose à l'homme d'affaires Nassar Bou Hadir, le premier président de la Cour suprême suspend l'examen de l'affaire par le président et les magistrats de la Cour d'appel du Littoral. La formation des chambres réunies de la haute juridiction appelée à se prononcer », révèle le journal.

Pour rappel, Nassar Bou Hadir, le Directeur général de l'entreprise forestière Canas Bois est propriétaire d’un espace construit en entrepôt dans la zone portuaire de Douala, avait introduit une citation directe contre le Dg du Pad. En effet, il dit avoir été surpris d’avoir reçu certains individus agissant au nom et pour le compte du Pad, lesquels ont apposé des scellés sur le grand portail de la requérante. Une situation qui cause un préjudice grave à Canabois et à toutes les autres entreprises appartenant aux camerounais d’origine libanaise. A l’origine, la nouvelle tarification des redevances locatives imposée à ces investisseurs par Cyrus Ngo’o qui a visiblement bien ciblé les sociétés concernées à travers cette mesure que beaucoup taxent de suicidaire.

Paul Biya

Le magazine panafricain Jeune Afrique confirme le plan d’arrestation du Directeur Général du Port autonome de Douala Cyrus Ngo’o le 19 mai à l’aéroport de Douala. Le haut fonctionnaire qui a écourté son séjour canadien pour des raisons de santé était attendu à l’aéroport par des fonctionnaires de police prêts à l’embarquer. Selon Jeune Afrique, la puissance économique et financière de Cyrus Ngo’o a joué en sa faveur. Par mesure de précaution, les policiers ont souhaité avoir une dernière confirmation de la hiérarchie avant de passer à l’action.

« Mais Cyrus Ngo’o n’est pas n’importe qui. Haut cadre de l’administration, il jouit de puissants réseaux au sein de l’appareil étatique. C’est aussi un financier important du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) dans le département du Haut-Nyong (Est), et il passe pour être l’un des barons de la capitale économique du pays. Prudente, la délégation régionale de la police judiciaire du Littoral préfère donc requérir l’avis des hautes autorités du pays avant d’entreprendre quoi que ce soit. Selon nos informations, un fax est envoyé à la direction générale de la Sûreté nationale, à Yaoundé », rapporte le journal.

Jeune Afrique précise que l’ordre de ne pas inquiéter Cyrus Ngo’o est finalement venu de la présidence de la République. Même s’il est difficile de confirmer que les instructions venaient directement de Paul Biya, l’amitié entre le directeur Général du Port de Douala et Ferdinand Ngoh Ngoh, le secrétaire général du port autonome de Douala n’est plus à démontrer.

« C’est finalement de la présidence de la République que viennent les instructions : dès le 18 mai, ordre est donné aux agents de police de surseoir à l’arrestation. Aucune raison officielle n’est précisée, mais la proximité de Cyrus Ngo’o avec le tout-puissant secrétaire général de la présidence est de notoriété publique. Ferdinand Ngoh Ngoh figure même parmi ses principaux soutiens. Les autorités ont-elles voulu s’éviter un nouveau scénario à la Bapès Bapès, du nom de l’ancien ministre des Enseignements secondaires, arrêté un jour d’avril 2014 et relâché quelques heures plus tard sur ordre de Paul Biya ? », précise Jeune Afrique.

Une fois à la maison, Cyrus Ngo’o s’est offert quelques jours de congès pour se soigner dans une clinique de la capitale économique du Cameroun. Alité, il rate la cérémonie du 20 mai mais reprend le service avec bonne mine le 24 mai. Quelques jours plus tard, un avis de recherche serait émis contre lui sans véritablement l’inquiéter. Cyrus serait désormais hors de portée de ses détracteurs.