Les effets personnels de l’ex-ministre de la Santé publique ont été arrachés hier à la prison centrale de Kondengui par des hommes en uniforme. Hier 9 mars aux environs de 9h du matin, une escouade de gardiens de prison venus de la délégation régionale de l’administration pénitentiaire du Centre ont fait irruption à l’intérieur de la prison centrale de Kondengui.
Ils se sont dirigés droit vers les cellules de certaines victimes de l’opération Epervier à l’instar d’Urbain Olanguena Owono, l’ancien ministre de la Santé publique, accusé de détournement de deniers publics et écroué dans cette prison depuis huit ans.
Selon nos informations, ces gardiens de prison ont fait le tour des cellules qui accueillent des anciens ministres et ex-directeurs généraux des sociétés parapubliques emprisonnés. Toutes ces cellules Vip ont été passées au peigne fin. Des effets personnels y compris plusieurs livres ont été récupérés et emportés par les gardiens de prison de la délégation régionale de l’administration pénitentiaire du Centre.
Silence absolu
D’après nos sources, mêmes les gardiens de prison en service à la prison centrale de Kondengui ont été surpris par cette opération qui intervient peu après la mise sur le marché de l’ouvrage d’Urbain Olanguena Owono intitulé « Mensonges d’Etat ».
Quelques sources à l’intérieur à la prison centrale de Kondengui font savoir que cette descente inopinée aurait été instruite au plus haut niveau des services centraux du ministère de la Justice en charge de l’Administration pénitentiaire.
Selon l’avocat d’un détenu de l’opération Epervier contacté hier, cette descente veut réduire les personnalités publiques accusées de détournements de deniers publics au silence absolu. « Le pouvoir de Yaoundé est choqué par les révélations que certains hauts collaborateurs du président de la République mettent à la disposition du peuple. Le système a fabriqué les monstres qui au jourd’hui se retournent contre lui », déclare l’avocat.
L’ouvrage « Mensonges d’Etat » publié Par Urbain Olanguena Owono aux Editions du Schabel dénonce en effet le complot ourdi par certains pontes du régime pour obtenir son arrestation. Certaines personnalités
encore dans le sérail sont citées dans cet ouvrage comme étant celles-là qui ont profité de l’opération Epervier pour régler les comptes aux autres.
Ce n’est cependant pas la première fois qu’une telle opération de fouille se déroule dans l’enceinte de la prison centrale de Kondengui.
En 2012, l’ancien ministre d’Etat de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Marafa Hamidou Yaya, transféré au Sed avait vu ses effets personnels confisqués pendant une fouille qui avait eu lieu dans sa cellule.
Il venait de publier par le biais de certains organes de presse écrite sa première lettre ouverte au président de la République dans laquelle il dénonçait les tares du régime en place.
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