Actualités of Thursday, 12 January 2023

Source: L'indépendant

Kondengui : Ngoh Ngoh prend la place de Mouelle Kombi dans l'affaire MAGIL et le stade Olembé

Le scandale de la construction du stade d’Olembé n’a pas encore livré l’ampleur de la gabegie Le scandale de la construction du stade d’Olembé n’a pas encore livré l’ampleur de la gabegie

Le scandale de la construction du stade d’Olembé n’a pas encore livré l’ampleur de la gabegie, de l’incurie et du pillage systématique des fonds.

Dans une correspondance datée du 19 février 2021, l’honorable Jean Michel Nintcheu, interpelait le ministre d’Etat, Secrétaire général de la présidence de la république, sur l’état global du parachèvement des travaux du complexe sportif d’Olembé (CSO). En effet, en date du 16 février 2021, le chef de l’Etat habilitait le ministre de l’Économie, de Planification et de l’Aménagement du Territoire (MINEPAT) à contracter un prêt de 55 milliards de Fcfa auprès de la Standard Chartered Bank, en vue d’achever les travaux du CSO.

L’honorable Nintcheu souhaitait avoir un descriptif des travaux jusqu’ici réalisés, non sans attirer l’attention du SGPR sur les forts soupçons de surfacturation. Lors de ses différentes descentes sur le site d’Olembé, le ministre des sports, Narcisse Mouelle Kombi, rassurait l’opinion publique sur l’évolution des finitions (achèvement de la tribune présidentielle, pose du tartan sur la piste d’athlétisme). Le choix de MAGIL est lui-même suspect de connivence. MAGIL promettait pourtant de préfinancer les travaux sur fonds propres et de livrer le stade clé en main avant le début de la Can TotalEnergies 2021.

Par quelle alchimie MAGIL -a-t-il perçu près de 42 milliards de Fcfa sur les 55 milliards alloués à la finition des travaux ? Pour sauver les meubles, Razel et d’autres sous-traitants vont être appelés à la rescousse. Ils réclament aujourd’hui près de 13 milliards de Fcfa au maître d’ouvrage. Alors que l’offre technique de Piccinni était à même d’achever les travaux estimés à une trentaine de milliards de Fcfa, MAGIL est entré en scène avec des complicités au sein de l’appareil gouvernemental.


Olembé, c’était un complexe sportif avec un hôtel 5 étoiles, un centre commercial, un gymnase de mille places, 02 piscines olympiques et d’autres commodités aujourd’hui oubliées. La bousculade ayant provoqué la mort de 08 personnes lors du match Cameroun – Comores, a dévoilé au grand jour, les défaillances des voies d’accès et la grille de fortune au centre du drame. Estimé à 163 milliards de Fcfa, ce chantier a englouti plus de 250 milliards de Fcfa. Excusez du peu. Le stade est aujourd’hui en décrépitude avancée. C’est un cimetière en béton avec une pelouse quasi inexistante et des écailles de pangolin qui donnent un haut le cœur. Il y a certainement eu un complot contre ce chantier fomenté par la Task-Force.

Prétextant de l’urgence après les différentes missions de la Caf au Cameroun et l’engagement personnel du chef de l’Etat d’être ‘‘prêt le jour dit’’, la Task-Force s’est livrée à une cascade de marchés de gré à gré. Alors même que le Premier ministre était mis à l’écart, tout était supervisé à la présidence de la République à travers le tout puissant SGPR via la fameuse Task-Force, le ministre des sports se fend aujourd’hui de sa plus belle plume en adressant une correspondance controversée au secrétaire général de la primature. Simple fuite en avant ou volonté de distraire l’opinion publique ? Toujours est-il que Mouellé Kombi propose un plan de sauvetage du CSO en comptant sur l’expertise locale et le budget de l’Etat.

Quel gâchis ! Le CSO restera un cas d’école de la prédation impitoyable de quelques kleptocrates bien connus. Ce scandale qui ne saurait rester impuni, dévoile les liaisons dangereuses entre certains gestionnaires de fonds publics et les milieux d’affaires. Il apparaît aujourd’hui que MAGIL n’avait pas l’expertise nécessaire tout comme d’autres sociétés écrans appelées à la rescousse pour la forfaiture. La Task-Force a préféré tourner le chef de l’Etat en bourrique en multipliant des logiques de pillage systématique avec en lame de fond le prétendu grand âge du chef de l’Etat. Mal leur en a pris. Paul Biya est aujourd’hui plus que déterminé : « Tous ceux qui se sont enrichis illicitement, en spoliant l’Etat, à quelque niveau que ce soit, vont rendre des comptes ». On s’achemine vers le grand ménage.