Actualités of Tuesday, 10 December 2024

Source: www.camerounweb.com

Kondengui : grosses révélations de Jeune Afrique dans l’affaire Achille Zogo Andela

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Selon Jeune Afrique, Achille Zogo Andela, l'ancien PDG de la Société camerounaise de leasing maritime (SCLM), continue de lutter pour prouver son innocence. Condamné en 2018 à 35 ans de réclusion et à une amende de 58 milliards de F CFA pour détournements de fonds publics, il rejette fermement les accusations portées contre lui concernant l'exploitation illégale d'une flotte de bateaux de pêche appartenant à l'État camerounais.

D'après les informations rapportées par Jeune Afrique, Zogo Andela a déposé deux requêtes les 21 et 25 novembre derniers auprès de la Commission judiciaire du ministère de la Justice et de la Commission des droits de l'homme des Nations Unies. Dans ces correspondances, consultées par le journal, l'oncle du journaliste Martinez Zogo, assassiné en janvier 2023, dénonce une « machination judiciaire » impliquant des acteurs judiciaires, notamment le magistrat David Toulepi et sa greffière Anne Guemgwo Simo.

Selon Jeune Afrique, l'ancien PDG de la SCLM affirme que des acteurs de la justice camerounaise auraient délibérément cherché à « pervertir l'instruction préparatoire » de son procès. Il accuse ces derniers d'avoir fabriqué des preuves, falsifié sa signature et lui avoir attribué la paternité de procès-verbaux contenant des déclarations qu'il n'aurait jamais faites ou signées. Ces documents auraient été transmis au Tribunal criminel spécial (TCS), qui s'est appuyé dessus pour le condamner à 35 années de réclusion criminelle.

Toujours d'après Jeune Afrique, Zogo Andela soutient que les douze bateaux, dont la justice dit qu'il disposait, sont en réalité entre les mains de fonctionnaires de l'État camerounais depuis 2001. Ces derniers exploiteraient ces bateaux à des fins personnelles sans reverser de taxes au Trésor public, pendant que l'intéressé croupirait en prison.

Le journal rapporte que la Commission des droits de l'homme des Nations unies a déjà été saisie de l'affaire. Dans deux décisions favorables à Achille Zogo Andela, l'instance a dénoncé des violations majeures des droits fondamentaux. Le Groupe de travail sur les détentions arbitraires a relevé la fabrication présumée de preuves, l'absence d'information judiciaire et les irrégularités graves dans le déroulement du procès.

Malgré les recommandations de la Commission qui a qualifié sa détention d'arbitraire et son procès d'inéquitable, exigeant sa libération immédiate, Jeune Afrique souligne que le Cameroun n'a, à ce jour, pas donné suite, bien qu'il ait ratifié le Pacte international relatif aux droits civils et politiques depuis le 27 juin 1984.