Dans une tribune, l’universitaire David Eboutou appelle à la libération des détenus politiques.

Cela fera bientôt 04 ans que des compatriotes croupissent à la prison centrale de Yaoundé dans le cadre des marches du 22 septembre 2020. Ils y ont écopé pour la plupart 07 ans d'emprisonnement ferme.

Parmi eux, il y'a le Professeur Alain FOGUÉ TEDOM , brillant universitaire et Olivier BIBOU NISSACK pour qui j'ai une sincère affection fraternelle pour des raisons que seuls, nos proches connaissent.

La vérité est que notre pays est aujourd'hui semblable à une poudrière. Au malaise général perceptible dans les tensions sociopolitiques s'ajoute des frustrations aiguës, fruits de l'arbitraire d'une justice aux ordres.

C'est dans ce requiem que s'entremêlent toutes sortes de discours désespérants, réactionnaires et nuageux qui font dire à certains analystes que notre pays n'échappera pas au grand soir.

Dans un tel contexte, la responsabilité directe de l'hégémon central doit être interpellée en sa qualité de principal régulateur de l'Etat. C'est à lui de mobiliser certains leviers constitutionnels pour désamorcer cette rixe sociopolitique.

Parmi les flots de mesure qui pourraient, selon nous , contribuer à créer les conditions d'une désescalade sociopolitique, il y'a l'élargissement sans autres formes de procès des détenus politiques du MRC.

Tous ces compatriotes en détention dans le cadre des marches n'ont rien à faire dans une prison. Ce ne sont ni des terro.ristes ni des ass.assins de nos caisses publiques pour mériter de passer le temps d'un mandat présidentiel derrière les barreaux. C'est injuste ! C'est révoltant !

Le Cameroun de demain doit être apaisé à travers les germes d'une réconciliation qui se projete dès maintenant. Ce Cameroun a besoin de tous ces enfants sans quelques formes d'exclusions politiques maquillées en parodies judiciaire. Il faut aller vers cette voie dans l'intérêt de la République.

C'est le sens de mon plaidoyer en faveur d'une amnistie générale des prisonniers politiques du MRC.