Détenir des personnes simplement pour avoir exercé leurs droits à la liberté d'expression et de réunion pacifique, de même que détenir des personnes à la suite de procès iniques, sans garanties procédurales indépendantes, est arbitraire et illégal. La situation des droits de l’homme au Cameroun et des détentions arbitraires est toujours d’actualité.
Selon les informations révélées par le lanceur d’alerte Boris Bertolt un citoyen camerounais est maintenu en a Kondengui depuis 7 ans pour avoir fait tomber le drapeau du Cameroun
« Aruna Tatah qui est détenu à la prison centrale de Kondengui Yaoundé Cameroun depuis 2016. Arrêté au bureau du préfet de Bali après avoir fait tomber le drapeau du Cameroun. Aruna Tatah a été emmené de Bui par l'armée camerounaise et détenu pendant 4 mois avant d’être envoyé à Kondengui. Il y est depuis 7 ans pour une affaire de drapeau », a-t-il précisé.
« Plus d’une centaine de personnes croupissent dans les prisons camerounaises, la plupart depuis plus d’un an, et certaines depuis plus de cinq ans, simplement pour avoir manifesté. La plupart encourent de lourdes peines, ce qui signifie qu’ils seront en prison pendant de nombreuses années encore. Ils ont des familles qui leur manquent cruellement et qui sont privées de leur affection, de leur soutien. L’atmosphère dans ces prisons et dans ces familles, loin de l’effervescence dans les rues, se résume à celle de l’angoisse, de la douleur et du désespoir. En effet, alors que l’on célèbre à l’extérieur, ces personnes souffrent à l’intérieur des prisons surpeuplées, dans des conditions inhumaines, comptant les mois ou les années qu’elles ont déjà passés en prison, et les mois ou les années qui les attendent encore. Ils n’ont rien fait d’autre que d’exercer pacifiquement leurs droits humains consacrés par les textes juridiques internationaux. Mais, la loi antiterroriste draconienne du Cameroun de 2014 peut être interprétée pour criminaliser même les manifestations pacifiques. Détenir des personnes simplement pour avoir exercé leurs droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique, de même que détenir des personnes à la suite de procès iniques, sans garanties procédurales indépendantes, est arbitraire et illégal », relevait Amnesty International dans une lettre à Paul Biya.