• Londji devient la cité des ministres et des Directeurs généraux
• Les pauvres villageois qui n’ont plus où semer une bouture de manioc
• Le président de la République doit annuler le titre foncier de Londji
L’histoire récidive. Après la situation des terres riveraines du Port en Eau profonde de Kribi qui se sont vues accaparées par les pontes du régime, voici encore celle de Londji qui sont prises d’assaut par les puissants. C’est la dernière circulaire du ministre des domaines qui enflamme davantage la situation au détriment des populations riveraines.
“Je demande à monsieur le président de la République d’annuler le titre foncier de Londji. Les gens vont bientôt s’entretuer ” a déclaré le notable Mahouvè du village de Londji, dans l’arrondissement de Kribi 2è, exaspéré. « Londji devient la cité des ministres et des Directeurs généraux au détriment des pauvres villageois qui n’ont plus où semer une bouture de manioc » a renchéri son collègue.
En effet, l’Etat a acquis un titre foncier n°1503/O, il y a une trentaine d’année, pour y implanter une société. Les populations y voyaient une aubaine pour l’insertion socio-économique de leurs fils et filles, gage d’une cohabitation paisible. Seulement, le projet objet du titre foncier n’avait plus prospéré. De bouche à oreille, le terrain a commencé à se partager entre les hauts commis de l’Etat.
Certains y achètent, d’autres s’y installent du fait de leur pouvoir. C’est ainsi qu’on y trouve les habitations des directeurs de cabinet civils de la Présidence de la République, des SGPR, des ministres, des préfets, des Directeurs généraux, etc…
Les populations déçues de ce qu’il n’y a pas de société pour leurs fils, décident d’occuper à nouveau leurs parcelles ancestrales, pour y faire des champs. La situation crée des tensions tous les jours avec les personnalités qui disent avoir acquis leurs parcelles de gré à gré. C’est ainsi que des villageois passent des jours en cellules afin de plier leur volonté. La circulaire du ministre signée le 02 février dernier, conforte cette situation de tension sociale et favorise davantage les hautes personnalités, et plusieurs observateurs s’interrogent si l’Etat prend déjà les terres des villageois, avec pour objectif de vendre à ses agents au détriment des pauvres riverains dont le pouvoir d’achat ne peut permettre l’acquisition d’une parcelle de terrain.