Actualités of Thursday, 7 July 2016

Source: cameroon-info.net

L'AFP demande l'abandon des poursuites contre Bernard Njonga

Alice Sadio, Présidente nationale de l'AFP Alice Sadio, Présidente nationale de l'AFP

Dans un communiqué de presse rendu public le mercredi 6 juillet 2016, ce parti politique de l’opposition d’indigne du traitement réservé aux aviculteurs qui ont traduits en justice suite à une marche pacifique à Yaoundé. L’intégralité du communiqué de presse.

Les poulets de chair, les œufs et les poussins destinés à l’élevage, naguère importés d’Europe jusqu'à une certaine époque, ont été remplacés par une production locale compétitive du point de vue de la quantité, de la qualité et du prix.

Le secteur, qui utilise une main-d’œuvre cosmopolite dont la composition sociologique n’est plus à démontrer, faut-il le dire, nourrit plusieurs familles qui en dépendent, de l’éleveur à l’abatteur-déplumeur en passant par le vendeur. Il connait des difficultés en 2006, lorsque la grippe aviaire est déclarée en France et qu’un canard découvert mort à N’Gaoundéré est soupçonné d’avoir été attaqué par la terrible maladie; la panique s’installe chez les consommateurs. L’État réagit timidement. Les pertes sont énormes.

En 2016 la grippe attaque des fermes à Yaoundé et à Bafoussam. La situation de 2006 n’ayant pas servi de leçons pour une prise de mesures préventives, l’État décide de fermer fermes et marchés en cassant ces derniers nuitamment sans que l’on sache où sont passés les poulets qui, sans le moindre signe de maladie visible, attendaient d’être vendus le lendemain.

Là n’est pas le problème qui, nous semble-t-il, se situe au niveau de la concertation au cours d’une rencontre de communication sur la problématique de la sécurisation des vies humaines en rapport avec le désastre, sur l’élaboration d’un plan stratégique participatif qui aurait dissipé des malentendus.

Las d’attendre et confrontés aux problèmes de toutes sortes, les acteurs de la filière descendent dans la rue pour réclamer l’ouverture des marchés à l’instar des militaires qui ont réclamé leur salaire sur les mêmes rues de Yaoundé. L’un d’eux est appréhendé puis relaxé et attend d’être jugé au tribunal correctionnel de Yaoundé.

Est-ce la solution dans un pays où l’on parle des avancées démocratiques et de l’émergence à l’horizon 2035 ? Ont-ils cassé un lieu public ou privé au cours de cette marche ? L’époque de la gouvernance verticale et autoritariste n’est-elle pas dépassée de nos jours ? que fait-on de la convention internationale des droits de l’homme dont le Cameroun est signataire ? Que fait-on de l’esprit des lois relatives aux libertés d’expression et de manifestation ? Pourquoi avoir si vite opté pour un recours aux mesures radicales de destruction du capital de ces Camerounais sans aucune mesure d’accompagnement tandis que, dans des pays dits capitalistes, ces secteurs qui constituent l’un des poumons économiques font l’objet d’une attention et d’un suivi assidu de l’État ? À qui profite la mise au chômage de ces nombreuses familles ? Certains malins tapis dans l’ombre tenteraient-elles de nous imposer les poulets congelés venus d’ailleurs au détriment de la production locale ? Que deviennent ces parents ruinés qui vont certainement tomber sous le coup de la «filouterie» de locataires, dont les enfants n’iront pas à l’école, ne mangeront pas à leur faim, etc.

Face à cette situation inquiétante et constatant que les autorités ne prennent pas la mesure des crises consécutives à leurs actions, que les acteurs ne nous rendent pas suffisamment compte des tenants et des aboutissants, L’Alliance des Forces Progressistes (AFP) demande:

Que les marchés déjà désinfectés soient rouverts.

Que des marchés spécifiques de vente de poulets soient aménagés aux normes sanitaires.

Que les poursuites judiciaires engagées contre la personne de Bernard Njonga soient abandonnées.

Qu’une commission mixte éleveurs, syndicats et administrations concernées soit créée pour évaluer les pertes subies par ces derniers aux fins d’envisager les mesures de réparation.

Et ce sera justice.

En tout état de cause, la balance de paiement du pays a besoin d’un apport en capitaux issus de cette activité intense et productrice de richesse qu’est la filière avicole qui, mieux encadrée peut parfaitement conquérir les marchés de l’espace CEMAC et bien d’autres. Les aviculteurs sont dans leur bon droit de réclamation des dommages et intérêts aux fins de s’assurer une vie décente tout en contribuant à l’auto suffisance alimentaire du peuple camerounais.

La Présidente Nationale
Alliance des Forces Progressistes (AFP)
Alice SADIO