Actualités of Thursday, 31 October 2024

Source: Le Jour

L’Afrique veut avoir la main sur son pétrole

Une expertise et une main d’œuvre locales Une expertise et une main d’œuvre locales

La 19ème Session Ordinaire du Conseil Exécutif de l’APPO, l’Association des producteurs de pétrole africains, ouverte hier matin à Yaoundé devra poser les jalons d’une réappropriation des ressources énergétiques du continent.

La roue tourne, le monde change. Autrefois si friands des énergies fossiles venues du sous-sol africain, les puissances économiques occidentales et asiatiques veulent changer de paradigme, réduire leurs investissements colossaux dans les énergies pétrolières et gazières au profit des énergies dites vertes. Coup de bluff ou stratégie politico-économique, toujours est-il que l’Afrique contemporaine doit se réinventer pour faire face à la nouvelle donne.

« le continent regorge encore de plus de 125 milliards de barils de réserves prouvées de pétrole brut et plus de 600 000 milliards de pieds cubes de réserves prouvées de gaz qui peuvent être exploités pour financer les besoins de développement du continent; l’Afrique représentant moins de 10% des émissions mondiales de gaz à effet de serre », explique Omar Farouk Ibrahim, le secrétaire général de l’APPO.

Un agenda caché En effet, si cette transition énergétique mondiale peut, à première vue, être considérée comme un effort pour sauver la terre, force est de reconnaître à l’analyse que les pays qui en font la promotion ont en réalité un agenda caché : celui de s’affranchir d’une trop grande dépendance envers les pays producteurs de pétrole. Les énergies fossiles étant vilipendées dans le cadre de cette transition, les pays membres de l’APPO ont présenté une position commune sur la question. Financement des activités liées au pétrole « Face à un désintérêt croissant pour le financement des énergies fossiles, l’Afrique ne devra son salut qu’à l’indépendance pour le financement des activités liées au pétrole et au gaz sur son territoire », martèlet-on au sein de l’APPO.

« Il est clair que les pays africains ne peuvent se passer des réelles opportunités de développement offertes par l’exploitation des richesses énergétiques de leur sous-sol, dans leur politique de création de meilleures conditions de vie pour leurs populations », a ainsi réitéré Lejeune Mbella Mbella, Ministre des Relations Extérieures du Cameroun, représentant S.E.M. Adolphe Moudiki, ADG de la SNH, Plénipotentiaire du Cameroun à l’APPO, Président de l’APPO, à l’ouverture des travaux hier 30 octobre 2024 à Yaoundé. « 600 millions d’africains n’ont toujours pas accès à l’électricité et nous devons utiliser nos énergies pour résorber ce déficit », a pour sa part appuyé Omar Farouk Ibrahim.

Une expertise et une main d’œuvre locales

Dans cette veine, Lejeune Mbella Mbella a souhaité que la banque africaine de l’énergie en gestation « sonne le glas de l’externalisation des industries pétrolière et gazière du continent », en promouvant une expertise et une main d’œuvre locales dans le secteur avec en ligne de mire des solutions pour le développement des infrastructures énergétiques et l’épineuse problématique du marché énergétique du continent. Le Cameroun, qui assure la présidence de l’Association des producteurs de pétrole africains accueille, ce 1er novembre 2024, la 46e session du Conseil des ministres de cette institution qui regroupe la quasitotalité des pays du continent producteurs de brut et qui vise à créer une meilleure synergie entre eux autour des défis de l’industrie; dont le financement des activités pétrolières. Le Conseil des ministres a été précédé les 28 et 29 octobre à Yaoundé par des réunions préparatoires.