La Nouvelle Expression (LNE) du 8 juin affirme que l’Assemblée Nationale viole en ce moment la Constitution. La loi fondamentale qui dispose dans son Titre Premier, à l’article 1er (al.1), que le drapeau de la République du Cameroun est «Vert, Rouge, Jaune, à trois bandes verticales d’égales dimensions. Il est frappé d’une étoile d’or au centre de la bande rouge».
Or, souligne notre confrère, les drapeaux qui flottent devant le siège de la chambre basse du Parlement depuis le début de la session parlementaire en cours sont floqués d’une étoile noire. «L’erreur» a été découverte par les responsables du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), un parti de l’opposition.
Voici le récit qu’en fait le journal: «Dans la démarche républicaine qui les caractérise, ils signalent cette situation aux policiers qui dirigent la circulation au niveau du Lycée général Leclerc. Le silence de ces fonctionnaires amène les responsables du MRC à aller prévenir les gendarmes en charge de la sécurité de l’Assemblée Nationale. Ceux-là qui, sous les ordres du capitaine EKANI, avaient fait preuve d’une bravoure exceptionnelle en refaisant le portrait à des militants du MRC, venus pacifiquement sensibiliser les élus sur la dangerosité du Code électoral actuel. À leur surprise, une fois de plus, les Pandores n’ont rien perçu de grave dans leur démarche».
«Déçus, ils hésitent entre arracher, eux-mêmes les faux drapeaux, au risque que leur soient appliqués les redoutables et pernicieuses lois anti terroristes de décembre 2014, et courir prévenir, plus loin, les policiers du Commissariat du Vème Arrondissement, situé à quelques centaines de mètres. Finalement, ils optent pour la deuxième solution et se rendent au commissariat. Mais avant d’y arriver, ils rencontrent un groupe de quatre policiers de la voie publique à qui ils expliquent, essoufflés, le fait grave qu’ils viennent de constater. Malheureusement, comme les éléments du capitaine EKANI, ces derniers ne voient pas en quoi ce fait est si grave».
«Parvenus au Commissariat, ils se dirigent d’abord au Commissariat spécial. Malheureusement celui-ci est déjà fermé. Ils se dirigent alors au Commissariat de sécurité publique. Là, ils informent le Commissaire. Celui-ci accorde l’attention nécessaire à leur récit et demande à son 2e adjoint d’aller vérifier ces faits. Le fonctionnaire est dépourvu de moyen de locomotion pour pouvoir se déporter devant l’Assemblée Nationale».
«Le MRC met alors à sa disposition ses modestes moyens. Celui-ci arrive sur les lieux, constate lui aussi la forfaiture et prend des photos. Au grand étonnement des deux cadres du MRC qui sont disposés à lui prêter main-forte pour descendre tous les faux drapeaux qui décorent la devanture de l’Assemblée Nationale. Il demande à être raccompagné au commissariat.
En le maudissant, ces derniers le ramènent à son poste. Devant la gestion plutôt débonnaire d'une situation aussi grave, le MRC s'est lancé dans une alerte générale des autorités et de quelques médias. C'est grâce cette action républicaine que, nuitamment, les drapeaux de la honte ont été descendus».