Le sort semble s’acharner sur l’Extrême-Nord du Cameroun. En proie aux exactions du groupe terroriste Boko Haram, la Région fait face depuis quelque temps à une crise alimentaire.
Selon le délégué régional de l’Agriculture et du développement rural de la région de l’Extrême-Nord, Abakachi la situation est inquiétante. «La situation pluviométrique est catastrophique par rapport à l’an dernier et le déficit céréalier en cette année 2015 est estimé à 200 000 tonnes, contre une insuffisance alimentaire de 130 000 tonnes enregistrée en 2014», révèle M. Abakachi dont les propos sont relayés dans les colonnes du quotidien Mutations édition du mardi 22 septembre 2015.
La situation est d’autant plus préoccupante que les départements les plus affectés par les incursions meurtrières de Boko Haram, à savoir le Logone et Chari, le Mayo-Sava et le Mayo-Tsanaga sont arrosés par les pluies, alors que les bassins de production ne sont pas mis en culture, «les populations déplacées ayant déserté leur village par craintes d’attaques», précise le délégué régional de l’Agriculture et du développement rural de la région de l’Extrême-Nord.
Les trois autres départements par contre, subissent la rudesse du climat, «hypothéquant ainsi les récoltes prochaines», soutient le journal. Pour le délégué régional du MINADER «il y a deux tendances inverses qui aggravent la situation de la crise alimentaire. Les appuis et dons ne suffisent plus à combler le gap et la ration alimentaire se limite aujourd’hui à un seul repas par jour».
Afin de soutenir les populations, un comité de supervision de la gestion des menaces de crise alimentaire dans la région de l’Extrême-Nord a été mis sur pied. La première distribution de dons du gouvernement aux populations déplacées a été faite en mars 2015 et la deuxième à la fin du mois de mai. Malheureusement, le mauvais état des routes en cette saison des pluies n’a plus permis une autre distribution, «pourtant les populations font face en ce moment à une rude période de soudure», indique Mutations.