Dans l'intimité feutrée de l'Hôtel Intercontinental de Genève, se dessinent les contours d'un pouvoir camerounais en mutation. Paul Biya, président vieillissant, et son épouse Chantal illustrent une nouvelle dynamique où les frontières entre vie privée et espace politique deviennent poreuses.

Chaque repas devient un moment stratégique. Paul Biya, systématiquement seul dans sa chambre, contraste avec Chantal, qui investit les espaces communs du restaurant. Ce choix n'est pas anodin : la première dame multiplie les occasions de tisser des relations, d'observer, d'influencer.

Son maillage relationnel se construit avec précision. Cléopasse Medoulou, intendant adjoint du palais présidentiel, représente un premier relais. Oswald Baboke, directeur de cabinet adjoint originaire comme elle de la région de l'Est, incarne une connexion plus profonde, presque familiale.

Avec Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence, la relation est plus complexe. Partageant des origines géographiques communes, ils entretiennent un rapport pragmatique, fait de reconnaissance mutuelle mais nullement de soumission inconditionnelle.

Sa proximité avec Nathalie Moudiki, directrice juridique de la Société nationale des hydrocarbures, démontre sa capacité à cultiver des relations stratégiques, même en dehors des cercles présidentiels directs.

Ces connexions révèlent une première dame moins passive que l'image traditionnellement véhiculée, capable de tissser des liens subtils mais potentiellement influents.