Dans le sillage des manifestations marquant le 68e anniversaire de l’Union des populations du Cameroun le 10 avril 2016, les principaux responsables de cette formation politique se sont prononcés sur les sujets majeurs qui dominent la scène politique en ce moment.
Le 68e anniversaire de l’Union des populations du Cameroun (UPC) - qui vit le jour le 10 avril 1948 – vient de se célébrer dans un contexte politique marqué par une certaine effervescence au sujet de la prochaine élection présidentielle.
Venant de nombreuses forces vives à travers le pays – et même hors du triangle national – montent en chœur des appels insistants à l’endroit du président Paul Biya, l’exhortant à solliciter un nouveau mandat à la tête du pays. Le cas échéant, pour certains, dans le cadre d’une consultation anticipée par rapport à l’échéance de 2018.
Il va de soi que cette actualité brûlante suscite des réactions diverses, nombreuses et divergentes. Même les silences suggestifs étant décryptés et soigneusement analysés dans les états-majors des partis et formations politiques les plus représentatifs. Au gré des positions, des sensibilités, des perspectives – immédiates ou lointaines – des choix stratégiques,
voire politiciens des uns et des autres. Dans cette mêlée qui tire au cafouillis, l’UPC ne pouvait rester indifférente à cette actualité brûlante.
Dans son expression par nous suscitée, le parti au crabe est demeuré fidèle à son histoire récente : marquée par des positions plurielles et inconciliables. Une fresque récurrente...
Ainsi, tandis que certaines factions du plus vieux parti du Cameroun s’allient aux adversaires du RDPC pour clamer leur opposition contre une nouvelle candidature du président Paul Biya, d’autres, plus souples et plus pragmatiques, affirment globalement ne pas trouver d’inconvénient à une telle perspective.
Cette dernière catégorie d’upécistes justifie sa position par d’une part sa volonté de ne pas s’ingérer dans les affaires d’un autre parti. Mais aussi par le souci de l’intérêt supérieur de la nation face aux enjeux de l’heure caractérisés par des chocs exogènes accablants aux plans sécuritaire et économique. En effet, la chute drastique des cours des matières premières sur le marché mondial a considérablement réduit les recettes d’exportation des pays africains en général, du Cameroun en particulier.
Même si le pays a su faire preuve d’une remarquable résilience, grâce à une diversification bienfaisante de son économie, il n’en reste pas moins des stigmates profondes. D’un autre côté, la lutte contre le terrorisme a imposé au trésor public une hémorragie de ressources ainsi que des pertes déplorables de vies humaines fauchées par l’ennemi. C’est sur cette toile de fond que vient s’incruster « l’ouragan des appels » à la candidature de Paul Biya pour la prochaine présidentielle.
Qu’elle soit anticipée ou pas. Dans une mouvance et un environnement politique ponctués de grandes manœuvres et d’actions de positionnement, l’UPC ne pouvait s’exclure du débat. Ses ténors sont dans le bal animé qui préfigure les joutes qui précèdent généralement les consultations électorales majeures dans notre pays. Le lecteur se fera une opinion.