Snobisme, maladie et besoin esthétique sont les causes de la disparition de l’allaitement maternel pour certaines femmes.
Mavie, 25 ans, est primipare. Comme toute jeune mère, elle porte des vêtements qui ressortent sa poitrine, afin de s’occuper de se son bébé. Elle le berce et le câline sans cesse, partout où besoin s’impose. Depuis son accouchement, ses seins ont pris du volume.
Elle s’en réjouit. Seulement, à chaque fois que le nourrisson pousse des cris, elle s’empresse de lui préparer un biberon. «Je ne veux pas que ma poitrine tombe, parce que je ne suis pas encore mariée. C’est la poitrine qui fait la femme. Aucun homme ne peut épouser une femme qui a une poitrine plate. Je dois séduire l’homme en mettant en valeur mes seins», lance la jeune mère.
D’après elle, il n’y a pas de différence entre l’allaitement maternel et artificiel. Elle pense qu’allaiter un enfant au sein est signe de pauvreté, car le lait artificiel n’est pas à la portée de toutes les bourses. « Mon bébé ne prend que du lait artificiel. Il a d’ailleurs très bonne mine. Il est fort et beau », déclare-t-elle. Ses raisons à elle, gravitent autour de l’aspect esthétique de son physique.
Adeline D. est quant à elle séropositive. Pour elle, son bébé est le plus malheureux du monde, puisqu’il ne peut être nourri au sein. Les yeux rivés sur sa progéniture, elle écrase quelques larmes. «J’ai toujours souhaité allaiter mon bébé au sein.
Malheureusement avec ma maladie, je ne peux pas le faire», s’indigne-t-elle. Deux fois mère, la jeune femme est souvent contrainte à des mesures alternatives pour pallier à ce manque. «Je suis parfois obligée d’écraser des pommes que je donne à mon bébé. Or, le lait maternel l’aurait fortifié. Je n’ai pas assez de moyens pour acheter du lait artificiel à mon fils», ajoute-t-elle.
Pour Hélène, l’allaitement maternel entraine trop de contraintes. De plus, cette autre jeune génitrice estime que c’est une pratique ancienne. «A chaque fois, il faut s’asseoir pour allaiter. Or, je ne dispose pas d’assez de temps. En plus, l’allaitement maternel n’est plus en vogue. C’est une pratique qui se faisait autrefois par nos mamans», lance-t-elle.
D’après Diane Enonguéné, ingénieur nutritionniste en service à la délégation régionale de la santé du Littoral, l’allaitement maternel est un long processus, recommandé jusqu’à l’âge de six mois. Il renforce le lien affectif entre la mère et l’enfant. De plus, l’allaitement maternel est aussi le moyen de reconnaitre et interpréter les signes par lesquels l’enfant communique. L’on parle alors de succion du doigt ou de la langue.
Diane Enonguéné met par ailleurs l’accent sur les conséquences profondes de l’allaitement artificiel sur la santé du nourrisson. «L’allaitement artificiel a des impacts lointains.
Il empêche la croissance du bébé et peut être à l’origine de l’insuffisance rénale et du diabète», lance la nutritionniste. Elle indique en outre que l’on doit allaiter le bébé jusqu'à l’âge de deux ans.
Cela lui permet d’évacuer facilement les déchets et stimule son système immunitaire. L’on apprend également que l’allaitement doit se faire 30 minutes après la naissance du bébé. Car dit-elle, cela permet de diminuer le saignement de la mère après l’accouchement.