Actualités of Friday, 29 January 2016
Source: Le jour
Dans son livre, « Les systèmes politiques précoloniaux au Cameroun », l’universitaire et homme politique pense qu’on peut expérimenter « l’alternativité » régionale à la tête de l’Etat au Cameroun.
Ala queue gît le venin. Serait-on tenté de dire en lisant le dernier livre de Joseph Owona intitulé « Les systèmes politiques précoloniaux au Cameroun », paru fin 2015 chez l’Harmatan. C’est en effet dans la conclusion de cet ouvrage, qui a été présenté dans un amphi archi-comble de l’Institut des relations internationales du Cameroun (Iric) vendredi dernier, que le professeur émérite assène une de ses convictions quant à l’alternance à la tête de l’Etat du Cameroun.
« Une des solutions d’avenir de nos institutions sera d’inventer l’alternativité, suggère-t-il, une alternativité équitable dans un Cameroun réputé comme étant une Afrique en miniature. L’alternativité régionale s’avérerait peut-être comme la règle la plus souhaitable, consistant en une rotation du pouvoir suprême entre toutes les régions du pays : Nord, Sud, Extrême-Nord, Ouest et Est, rompant avec le fameux ping-pong nord-sud. »
En clair, le constitutionnaliste et homme politique imagine que dans la perspective de l’après Biya et pour l’avenir, que le pouvoir soit confié à des personnalités originaires des régions autres que le Sud et le Nord qui ont déjà eu chacun « leur » président (Ahidjo et Biya). On doit à la vérité de dire que Joseph Owona n’est pas seul à intégrer le fait ethnique dans l’alternance au pouvoir au Cameroun.
Dans une interview en mars 2014, Hubert Mono Ndjana, le professeur de philosophie allait plus loin. Il prenait pour prétexte la sortie de prison de l’ancien secrétaire général de la présidence de la république, Titus Edzoa et sa volonté réelle ou supposée de succéder au président Biya, pour dire la place de la réalité ethnique dans la perspective de l’après Biya. « Ce que je n'approuve pas chez Titus Edzoa, disait-il, c'est qu'il continue de dire qu'il veut être le successeur de Biya. Je voudrais profiter de cette tribune pour mettre les Camerounais en garde. Si le Cameroun doit continuer à rester en paix, un frère de Biya, c'est-à-dire un Béti quel qu'il soit, ne doit pas songer à lui succéder, sinon le Cameroun risquera de basculer dans la guerre civile.
Je précise que si les frères de Biya ont de l'argent, qu'ils l'investissent dans des industries porteuses, dans des secteurs rentables. Mais qu'ils abandonnent l'idée suicidaire de remplacer Paul Biya à la tête de l'Etat du Cameroun. »