Le quotidien privé Mutations du 31 août 2015 publie une enquête menée sur la campagne de collecte des fonds initiée par le Fonds des Nations Unies pour l’alimentation (Fao) afin de réduire la faim et la malnutrition dans le monde à travers le financement des projets agropastoraux durables. Une campagne dont la première édition a été lancée au Cameroun en 1997.

Alors même que notre pays peine chaque année à atteindre ses objectifs, Mutations révèle que les fonds collectés dans le cadre de Telefood font l’objet de distraction. Le journal cite en termes d’illustration, l’octroi de 1,5 millions de Fcfa à un Gic (Groupement d’intérêt communautaire) situé à Nkometou, petite bourgade du département de la Lékié, région du Centre. On apprend ainsi qu’après avoir touché l’argent, le propriétaire du Gic, dont le nom n’est pas mentionné, «avait transformé les locaux de sa ferme en maison d’habitation».

En plus de ces cas qui sont légions, l'on note aussi dans la sélection des financements, «des projets fictifs, des critères non conformes aux normes prescrites par la Fao, le manque de transparence sur les fonds collectés, les fausses promesses et chèques fictifs» etc.

Les responsabilités de cet état des choses sont partagées. «Trois structures gèrent l’opération au Cameroun. Le Minader - ministère de l’Agriculture et du développement rural (Ndlr) - qui collecte les fonds et les verse à la Fao qui assure le financement des projets. Le suivi desdits projets sur le terrain revient au comité de l’assistance de la Fao-Pam », écrit Mutations. Des structures dont le travail reste pour le moment confronté à la dure réalité du terrain.

Pour mémoire, le Cameroun a mobilisé 238 millions de FCfa en 2014 pour l’opération Téléfood.