C’était au cours de la première journée des audiences publiques organisées par la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme, ce 31 mai à Bamenda.
La Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme a engagé, le 31 mai 2018, la deuxième étape de ses « audiences publiques», dans la ville de Bamenda. Réunis au hall du Presbyterian church de Ntamulung, les membres de la commission Musonge ont ainsi échangé avec les forces vives et les populations de la capitale de la région du Nord-Ouest.
Dès le début des travaux, le président de la commission, Peter Mafany Musonge, a donné le ton des échanges par un discours, dans lequel il a appelé les participants à « s’exprimer sans craindre de se faire arrêter». Après quelques interventions, le président du Social democratic front (SDF), Ni John Fru Ndi, a demandé et pris la parole pour donner son point de vue sur la situation de crise.
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Le chairman est notamment revenu sur les tueries de Menka-Piyin, qualifiant au passage les déclarations du ministre Issa Tchiroma Bakary sur le sujet de « mensongers». Selon lui, les forces de sécurité, lors d’un raid, se doivent de capturer les auteurs de violences et les utiliser afin d’obtenir des informations capitales, qui vont permettre de combattre la source du problème.
« Mais à Menka, tout le monde a été tué. S’ils n’avaient rien à cacher, ni aucun besoin d’effacer toutes traces de ce qui aurait pu être recherché dans des enquêtes, pourquoi ces soldats ont-ils suivi la moto d’un habitant qui emmenait un des survivants de ce massacre à l’hôpital, les ont sortis, puis ramenés à Menka pour les abattre ? Ceci, pour moi, visait à effacer toutes traces et à éliminer toute personne qui pourrait révéler ce qui s’est réellement passé», a déclaré Fru Ndi.
Dans la suite de son propos, le leader du SDF a décrié la gestion de la crise anglophone. Il a tour à tour dénoncé les attitudes des autorités administratives qui n’ont “jamais effectué de descente à Menka Pinyin”, et de la télévision nationale qui “ne reporte pas” ce qui se passe sur le terrain. « Si j’étais jeune, j’aurai été en brousse en train de me battre avec les autres », a-t-il conclu.
Les « audiences publiques » de la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme se poursuivent ce 1er juin.