Descente sur le terrain des services de la délégation régionale du Minpostel pour le Littoral hier, 3 septembre 2015. Il s’agissait d’engager avec la phase répressive, après les multiples opérations de sensibilisation, puis les mises en demeure adressées aux opérateurs du secteur postal, et notamment de la messagerie.
« Les entreprises doivent se conformer à la loi de 2006 », martelait hier le régional du Minpostel, Mohamadou Bassirou.
Première structure à recevoir la visite de la délégation, escortée par des éléments des forces de l’ordre, la société Wes, basée à Bonanjo. Emoi chez le personnel évidemment, surtout en entendant le délégué annoncer que la boîte n’ayant pas réagi après la mise en demeure, les locaux allaient être scellés : « Nous sommes là pour la fermeture, veuillez prendre vos effets personnels et arrêter l’activité immédiatement ».
Le responsable trouvé sur place choisira de coopérer, acceptant de payer les frais exigibles pour l’étude de son dossier – première étape vers la régularisation.
Entreprise suivante, Chrono Courrier, basée à Bali. Sur place, deux employés, tout de suite informés des raisons de la présence de l’équipe en ces lieux. Même protocole : la loi existe, votre entreprise ne s’y conforme pas, n’a pas donné suite aux mises en demeure, donc la société va être scellée. « Si nous ne sommes pas en règle, scellez », dit un des agents, après avoir expliqué que le responsable local était absent.
Au siège de la société Mercure, toujours au quartier Bali, le délégué du Minpostel aura une longue discussion avec le chef d’entreprise, qui a d’abord argué d’une absence personnelle durant la période au cours de laquelle il aurait pu réagir aux rappels à l’ordre des pouvoirs publics.
Confronté à l’obligation de payer les frais d’étude de dossier, il a demandé un délai. « Deux heures » lui ont été accordées, et un agent assermenté du Minpostel est resté sur place pour s’assurer que le paiement serait effectué – à défaut, il apposait les scellés.
Coopération aussi à la société Tme, toujours active dans le secteur de la messagerie. La responsable trouvée sur les lieux à Bali a agi pratiquement comme l’opérateur précédent, demandant un petit moment pour trouver les fonds exigés. « Merci de ne pas être brutal », dira-t-elle au délégué au moment où l’équipe prenait congé.
Au niveau de l’agence de voyage Garanti Express, où le service de la messagerie était en pleine activité hier à l’arrivée des membres de l’équipe, pas eu besoin de sceller ou d’obtenir le paiement des frais de dossier. L’entreprise avait déjà payé au niveau de Yaoundé, comme en témoignait le coupon présenté au délégué Minpostel.
« Nous continuons l’opération ce vendredi, et elle va se poursuivre. Il s’agira de fermer tous les opérateurs illégaux. Certains ont évoqué l’ignorance, mais ce n’est que du dilatoire », confiera Mohamadou Bassirou à la presse au terme de l’opération hier.