Actualités of Tuesday, 11 March 2025

Source: www.camerounweb.com

L’attaché militaire de l’Ambassade du Cameroun en Belgique a détalé : comment le ministre Mounouna Foutsou a été livré à la BAS

Mounouna Foutsou a été livré à la BAS Mounouna Foutsou a été livré à la BAS

C’est l’évènement politique qui retient les attentions au Cameroun et dans la diaspora ces derniers jours. En effet, un incident diplomatique d'une rare intensité s'est produit la semaine dernière dans la capitale belge, réveillant les tensions qui entourent les déplacements officiels des autorités camerounaises à l'étranger. Selon plusieurs témoins et des vidéos circulant largement sur les réseaux sociaux, une intervention musclée de la Brigade Anti-Sardinard (BAS) a provoqué des scènes de panique au sein de la délégation officielle camerounaise.

L'événement s'est déroulé dans un hôtel du centre-ville de Bruxelles où séjournaient le ministre de la Jeunesse et de l'Éducation civique, Mounouna Foutsou, et plusieurs membres de la délégation camerounaise. D'après nos informations, lorsque les éléments de la BAS ont fait irruption dans l'établissement, l'attaché militaire de l'ambassade du Cameroun en Belgique a immédiatement pris la fuite, abandonnant l'ambassadeur à son sort.

"L'attaché militaire, censé assurer la sécurité des officiels, a été le premier à quitter les lieux précipitamment, laissant ses collègues se débrouiller seuls face aux manifestants", confie une source proche de l'ambassade sous couvert d'anonymat.

Dans la confusion qui a suivi, l'ambassadeur du Cameroun, tentant également de fuir, s'est violemment cogné la tête contre une porte, chutant lourdement au sol. Selon plusieurs témoins, il aurait subi une fracture du nez lors de cet incident. Les images montrent un homme visiblement sonné, le visage ensanglanté, pendant que le ministre Foutsou était "bastionné et enfariné" par les activistes.


Face à cet incident, le gouvernement camerounais n'est pas resté silencieux. Dans un communiqué officiel publié quelques jours après les faits, Yaoundé a fermement condamné "ces actes de violence inacceptables perpétrés contre des représentants légitimes de l'État camerounais en territoire étranger".

Le communiqué souligne que "ces méthodes d'intimidation et d'agression physique constituent une violation flagrante des conventions diplomatiques internationales" et appelle les autorités belges à "prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des diplomates et officiels camerounais sur leur territoire".

Cette action contre le ministre Mounouna Foutsou intervient après une première tentative manquée le week-end précédent. La BAS, dans une déclaration vidéo diffusée après l'incident, justifie son action par "le refus catégorique du ministre d'écouter leurs doléances" lors d'une précédente rencontre.

Le mouvement réclame notamment un bilan du plan triennal jeunesse mis en place par le gouvernement camerounais, qu'ils considèrent comme "un échec retentissant". Les activistes exigent également que le dialogue avec les Camerounais se déroule au pays plutôt qu'à l'étranger.

L'abandon de l'ambassadeur par son attaché militaire soulève de sérieuses questions sur les protocoles de sécurité entourant les déplacements officiels des dignitaires camerounais. Cette défaillance dans la chaîne de sécurité pourrait entraîner des remaniements au sein de la représentation diplomatique camerounaise en Belgique.

"Le comportement de l'attaché militaire est incompréhensible et inacceptable", nous confie un diplomate africain en poste à Bruxelles. "Son rôle premier est d'assurer la protection des représentants de son pays, pas de les abandonner au premier signe de danger."

La BAS ne compte pas s'arrêter là. Dans leur communiqué, les activistes exigent la démission du gouvernement actuel et menacent de "perturber systématiquement les déplacements des membres du gouvernement à l'étranger".

Cette escalade dans les méthodes de contestation de la diaspora camerounaise en Europe inquiète les autorités belges, qui craignent que Bruxelles ne devienne le théâtre d'affrontements récurrents entre opposants et partisans du régime de Yaoundé.