Urbain Olanguena Awono, ancien ministre de la santé publique, emprisonné à 15 ans de prison dans le cadre de l’Opération épervier (opération d’assainissement des mœurs publics) se trouve depuis plus d’une semaine dans les locaux de l’hôpital central de Yaoundé où il reçoit des soins. Son état de santé s’est dégradé ces dernières semaines.
Selon une source qui a requis l’anonymat, «le détenu se trouve au pavillon pasteur 1933, plus précisément au service de l’urologie dans la première chambre sans numéro qu’il partage avec plusieurs malades. Il passe toute la journée dans la chambre et reçoit quelques visites, ce n’est qu’à la tombée de la nuit qu’on le voit dehors sous le regard des gardiens de prison qui font régulièrement la ronde.»
Samedi dernier aux encablures de 18h30mn, le pensionnaire de la prison centrale de Kondengui dont les traits du visage peuvent témoigner de sa condition physique, d’un pas lourd et lent, fait un tour à l’extérieur pour recueillir de l’eau dans un récipient.
Ce qui tout de suite fait attire l’attention des uns et des autres et suscite des commentaires «vanité des vanités, tout est vanité. Hier ce monsieur de par sa posture de membre du gouvernement était puissant et difficilement accessible », lance une dame. Un avis qui ne fait pas l’unanimité.
Pour une autre «ses conditions de détention font de lui un prisonnier de luxe, la preuve lors de son arrivée ici on a observé la présence très remarquée des éléments de la garde présidentielle, ce qui n’est pas le cas des détenus ordinaires. » toujours d’après notre source, il y a d’autres prisonniers de luxe qui séjournent dans cet hôpital dans le secteur haut standing mais dont aucune information sur leur identité n’a filtré pour le moment. «Après le passage des gardiens de prison dans la chambre du ministre Olanguena, ceuxci rejoignent le bloc haut standing faire de même pour les autres prisonniers de luxe qui s’y trouvent.»
Le 14 juin 2013, Urbain Olanguena est condamné à 15 ans de prison ferme par le tribunal criminel spécial pour détournement des deniers publics après une arrestation que les Camerounais ont vécu le 31 mars 2008, retransmise en mondovision par les médias nationaux. Selon l'acte d'accusation, m. Awono et 14 de ses anciens collaborateurs sont poursuivis pour détournement de deniers publics, tentative de détournement de deniers publics et complicité de détournement de deniers publics.
L’affaire est très peu portée sur l'exécution du budget du département ministériel qu'il dirigeait, mais plutôt sur la gestion des fonds alloués à la lutte contre le sida, le paludisme et même la tuberculose. Le montant des sommes détournées s'élève à 14,8 milliards FCFA dès l'ouverture de l'information judiciaire.
Le 1er octobre 2009, en rendant son ordonnance de clôture de l'information judicaire, le juge d'instruction, David Donhou abandonne les poursuites contre sept des 14 accusés. Les sommes détournées s'élèvent désormais à 700 millions de francs CFA dont 414 sont imputés à Urbain Olanguena Awono.